Lors du salon des maires du Var, la Fédération régionale des travaux publics Provence-Alpes-Côte d'Azur, (FRTP Paca) en partenariat avec l'Association des maires du Var et la Fédération du BTP du Var, a décerné ses Victoires de l'investissement local dans ce département. Ces prix, attribués depuis 2019, mettent en lumière des projets remarquables sur le territoire régional, « à la fois écologiques et créateurs de valeur économique ». Ils récompensent également un travail d'équipe entre maîtres d'ouvrage, maîtrise d’œuvre et entreprises qui candidatent à ces trophées.
« C'est pour nous, entrepreneurs, une belle façon de mettre en avant des projets engagés par les collectivités qui ont contribué à améliorer la qualité de vie des citoyens, l'économie du territoire, tout cela pensé et réalisé en prenant en compte la transition écologique », souligne Eric Etrioux, administrateur de la FRTP Paca et président de la section travaux publics de la Fédération BTP du Var. Il représentait, lors de la remise de ces trophées, le président de la FRTP, René Braja.
Dans un secteur où la commande publique représente 65 % de l'activité des entreprises, « les échanges et le dialogue avec les décideurs locaux sont essentiels pour mettre au point des projets en phase avec les attentes actuelles : l'économie circulaire, la ZAN [zéro artificialisation nette, NDLR], la décarbonation des transports entre autres. D'où notre présence à ce salon et l'organisation de ces Victoires de l'investissement local », ajoute Eric Etrioux.
La mise en sécurité du barrage de Dardennes
C'est précisément la gestion de l'eau et tout particulièrement les travaux de protection hydraulique qui ont été mis en avant avec les deux opérations lauréates dans le Var.
Premier projet récompensé : les travaux de mise en sécurité du barrage de Dardennes, au Revest-les-Eaux. Un important investissement de 13,5 millions d'euros TTC porté par la Métropole Toulon Provence Méditerranée, maître d'ouvrage avec un groupement d'entreprises NGE GC/Guintoli /Ineo et Tractebel et la SCP en maîtrise d’œuvre. Achevés fin 2022, ils portaient sur deux problématiques : l'augmentation de la capacité de l'évacuateur de crue de 110 m3/s à 240 m3/s par un ouvrage longitudinal et l'amélioration de la stabilité de l'ouvrage par création d'un confortement aval (un remblai poids de 17 mètres de haut).
Des travaux de sécurité qui vont permettre de faire face à une crue d'un temps de retour de 3 000 ans pour l'évacuateur et de 100 000 ans pour la résistance de l'ouvrage ! Le projet a également permis de réaliser une nouvelle chambre des vannes sous le remblai, de rénover des équipements et d'installer une micro-centrale électrique qui alimente des foyers et l'usine de traitement des eaux du barrage, lui conférant un bilan énergétique positif. « Pour limiter l'emploi de matériaux d'apport et les rotations de poids lourds, 50 % des déblais de l'évacuateur de crue ont été réemployés pour le confortement de l'ouvrage, soit 12 000 m3 de matériaux triés, concassés et criblés », précisent les responsables du groupement.
Pour s'intégrer dans l'environnement existant, les voiles de béton matricé de l'évacuateur de crue reprennent le motif en moellon du parement aval du barrage et des oliviers ont été transplantés puis replantés dans l'emprise des travaux, en accord avec l'Office national des forêts.
Les bassins de rétention de la Planquette
A La Garde, le Syndicat de gestion de l'Eygoutier (SGE), maître d'ouvrage, la Société du canal de Provence, maître d'oeuvre et Spie Batignolles Valérian, l'entreprise, ont été primés pour la réalisation de nouveaux bassins de rétention sur le parcours d'un affluent de l'Eygoutier, le ruisseau de la Planquette.
Ces ouvrages font partie du PAPI (Programme d'action de prévention des inondations) des Petits Côtiers Toulonnais (23 millions d'euros), co-financé par l'Etat et les collectivités. Il prévoit une série d'ouvrages de ce type sur ce cours d'eau pour prévenir les débordements en aval.
En avril dernier, le SGE et ses partenaires en ont achevé deux : le bassin du stade Guy Moquet (ou bassin de “l'aire du lancer de tir”) et le bassin du “Tir à l'Arc”. Particularités de la conception et de la réalisation de ces deux ouvrages : nécessitant des emprises foncières importantes (respectivement 7 700 m² et 6 000 m² pour permettre les écrêtements), ils ont été aménagés au sein d'équipements publics, sans impact sur leur fonctionnalité. Ils ont ainsi donné lieu à des projets d'ensemble, comportant de nouveaux aménagements paysagers (plantations d'arbres et d'arbustes, création de prairies et de noues), la réhabilitation des équipements sportifs et la création des ouvrages hydrauliques proprement dits. Ces derniers sont prévus pour une mise en eau à partir d'une crue d'une période de retour de deux ans et assurent une protection des habitations pour une période de retour de 100 ans. L'investissement s'est élevé à près de deux millions d'euros.