AccueilTerritoiresSophie Joissains : « On décidera avant cet été de l’avenir du couvent des Prêcheurs »

Sophie Joissains : « On décidera avant cet été de l’avenir du couvent des Prêcheurs »

Installée dans le fauteuil de maire d’Aix-en-Provence, où elle a succédé à sa mère Maryse, depuis le 24 septembre 2021, Sophie Joissains a effectué un tour d’horizon de l’actualité avec la rédaction de TPBM.
Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, a succédé à sa mère Maryse le 24 septembre dernier.
Daniel Kapikian - Ville d’Aix-en-Provence - Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, a succédé à sa mère Maryse le 24 septembre dernier.

TerritoiresBouches-du-Rhône Publié le , Propos recueillis par William ALLAIRE

TPBM : La Ville a mis en place une Opération de restauration immobilière (ORI) dans le centre-ville. Quels sont les enjeux de cette opération ?

Sophie Joissains : Le centre historique d’Aix est un joyau qui cache encore des poches d’insalubrité. Depuis trente ans, la Ville a multiplié les dispositifs de soutien pour permettre aux propriétaires de rénover leurs biens. Cet engagement a permis de réhabiliter quelque 4 800 logements et d’en remettre aux normes près de 1 800.

En lançant cette ORI, on souhaite s’attaquer aux derniers îlots dégradés dont les propriétaires n’ont pas engagé les travaux de remise en état. En cas de refus de leur part, l’ORI nous permet de préempter ces immeubles délabrés pour les restaurer, voire les restructurer. En agissant ainsi, on offre la possibilité aux familles de revenir dans le centre-ville et on évite la fermeture de classes dans nos écoles.

La Ville et les communes du Pays d’Aix ont lancé l’élaboration de leur Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). Quels seront les changements pour Aix ?

Les nouveaux textes vont nous obliger à réduire de 40 % la part d’artificialisation des sols dans le PLUI. A ce titre, je souhaite sectoriser les nouvelles constructions. Nous allons évidemment poursuivre l’aménagement des écoquartiers de la Duranne et de la Constance en suivant la démarche de la ville du quart d’heure, mais aussi privilégier les projets de renouvellement urbain le projet de l’îlot Galice, sur l’emprise des actuelles concessions automobiles qui devront déménager au Plan d’Aillane. A Célony, nous créerons une nouvelle centralité pour apaiser les nuisances de la voie rapide [la RDN 7, NDLR] avec une frange commerciale et de l’habitat et des services sur l’arrière.

Où en est le dossier de la Constance ?

L’Etat nous a demandé de réaliser une nouvelle étude d’impact environnementale. Nous nous y sommes attelés en étudiant notamment une autre desserte du quartier depuis le Jas de Bouffan.

Quid du projet de la Zone d’aménagement concerté (ZAC) Barida, le long de la RD 9 ?

Nous avons abandonné le projet de créer un nouveau quartier. Le site accueillera le Centre opérationnel de collecte des ordures ménagères (Cocom). La Société publique locale d’aménagement (SPLA) Pays d’Aix Territoires vient de lancer une étude de faisabilité et de programmation pour l’installation de cet équipement qui sera générateur de fortes nuisances. Difficile dans ces conditions d’imaginer sa cohabitation avec un quartier résidentiel. Le site pâtit en outre de sa position géographique, enserré qu’il est entre des axes de circulation à fort trafic : RD 9, autoroute A51…

A quand une deuxième ligne de Bus à haut niveau de service (BHNS) ?

Nous souhaitons une ligne reliant la Pioline et la Duranne, par le pôle d’activités des Milles. Malheureusement, le dossier a été placé en dessous de la pile par la Métropole. On nous propose d’allonger la ligne actuelle vers le Val Saint-André, ce qui est, à mes yeux, moins urgent qu’une desserte des Milles et de la Duranne.

Le pôle d’activité des Milles accuse le poids des ans. Des urbanistes plaident pour la reconversion des bureaux en logements. Y êtes-vous favorable ?

Les pôles des Milles et de la Pioline peuvent être régénérés. On peut déployer du coworking, des tiers-lieux, voire même peut-être de l’industrie. On doit également améliorer l’accessibilité en transports collectifs. Mais je ne crois pas à la cohabitation entre l’activité et l’habitat. Cela avait été tenté il y a 25 ans à la Duranne, sans succès.

Quid de la ZAC de la gare TGV ? Vingt ans après sa création, le projet d’aménagement est toujours à quai…

Avant de commencer à construire, on doit redéfinir une vision partagée avec les maires des communes voisines, Cabriès et Vitrolles.

La nouvelle maire d’Aix souhaite profiter du réaménagement des abords du stade Carcassonne pour « développer une véritable plaine des sports ». (Crédit : D.R.)

Où en est l’appel à projets portant sur la reconversion de l’ancien collège des Prêcheurs ?

L’ancien couvent des Prêcheurs est une pépite architecturale qui incarne l’identité d’Aix. Sa restauration doit permettre de redynamiser ce secteur du centre-ville. Je veux un projet exceptionnel à la mesure de ce site qui doit rester ouvert au public. C’est la raison pour laquelle je ne souhaite pas de logements. On a reçu une vingtaine de dossiers. On décidera avant cet été. Je serai très exigeante : si aucun projet ne nous convient, on s’autorise la possibilité de ne pas attribuer le marché.

La Ville a lancé un projet de réaménagement des abords du stade Carcassonne. Quelle est l’ambition ?

Ce secteur d’une quinzaine d’hectares a besoin d’une cure de jouvence. Le projet doit permettre de créer un espace de transition entre le centre et l’est de la ville. La partie sud du site doit accueillir une caserne de pompiers du Sdis 13 [Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône, NDLR]. On doit profiter de cette installation pour réorganiser le stationnement et développer une véritable plaine des sports. Il s’agit également d’aménager une nouvelle pièce du parc naturel urbain sur l’emprise du terrain du legs Constant, le long de la rue Pierre-de-Coubertin. Enfin, le stade et la piste d’athlétisme seront réhabilités, et on construira un nouveau bâtiment d’accueil pour les clubs.

Après Corsy et Beisson, le projet de renouvellement urbain concerne maintenant le quartier d’Encagnane. Où en est-on ?

Le protocole de renouvellement urbain est prêt. Il a récemment fait l’objet d’une présentation lors d’une grande réunion publique qui a rassemblé près de 200 personnes du quartier. Le dossier sera bientôt présenté devant le comité d’engagement de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). L’objectif est de régénérer ce quartier construit au début des années 1960 pour accueillir les rapatriés d’Afrique du Nord. A l’époque, on était dans une logique d’urgence : ces logements étaient censés être provisoires. Ils devaient durer cinq ans. Soixante ans plus tard, ils sont toujours là.

On va raser plusieurs barres d’immeubles [254 logements, NDLR] pour reconstruire une offre d’habitat diversifiée sur site et hors site [424 logements, NDLR]. Le bâti conservé sera réhabilité [80 logements, NDLR]. Le quartier sera libéré des nuisances causées par les infrastructures routières : on dégagera une bande d’une soixantaine de mètres le long de l’autoroute et on réalisera un merlon paysager au plus près de la chaussée. Enfin, on construira des parkings en silo [670 places, NDLR] en écran le long de la voie autoroutière.

Encagnane accueille une copropriété dégradée - la résidence des Facultés - inscrite depuis des années dans un plan de sauvegarde. Comment avance cette opération ?

La Sacogiva [Société anonyme de construction et de gestion immobilière de la ville d’Aix-en-Provence, NDLR] et CDC Habitat sont engagées dans l’opération. Les deux sociétés ont acquis une partie des lots de la copropriété, ceux les plus proches de l’accès incendie. Il reste à mobiliser les propriétaires récalcitrants qui rechignent à lancer les travaux de rénovation. Si le blocage devait durer, on passera par la préemption via une Déclaration d’utilité publique (DUP). Il est hors de question que l’argent public investi pour réhabiliter les premiers appartements serve à alimenter la spéculation des propriétaires mal intentionnés.

Que vont devenir les anciens locaux du Centre de formation d’apprentis (CFA) au Jas de Bouffan ?

Avec CDC Habitat, nous étudions une restructuration du site pour y implanter une antenne de l’Ecole de la 2e chance centrée sur la réduction de la fracture numérique. Le site pourrait également accueillir les bureaux de PAD (Pays d’Aix Développement), le bureau cinéma de la Ville qui s’occupe de l’accueil des tournages, un restaurant d’insertion…

Lire l'intégralité de notre interview de Sophie Joissains dans le n°1435 de TPBM, paru le 23 mars 2022. Cliquez ici pour vous abonner.
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