45 M€ sur trois ans. Ce sont les moyens que l’État entend mettre sur la table pour développer les maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP). Chaque année 15 M€ y seront consacrés. « 87 % de la France est un désert médical, notre objectif est d’atteindre les 4 000 structures à l’horizon 2027, aujourd’hui il n’y en a que 2 251. Le rythme prévisionnel est d’en bâtir 450/an en moyenne », a annoncé Agnès Firmin le Bodo, la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des professions de santé lors de l’inauguration de la maison de santé pluriprofessionnelle de Sisteron, ce lundi 12 juin 2023, au matin. « La santé représentant 8 % des gaz à effet de serre, nous serons attentifs au mode constructif de ces MSP, elles devront répondre aux normes environnementales. Un coordinateur, au niveau local, dans chaque Agence régionale de santé (ARS), accompagnera dès le début, l’élaboration du projet médical, comme architectural », a-t-elle précisé.
« Sisteron est la ville la mieux pourvue en médecins généralistes »
Grâce à l’aménagement de la nouvelle maison de santé dans l’ancienne maternité de l’hôpital de Sisteron, « la ville de Sisteron est la ville la mieux pourvue en médecins généralistes », se satisfait Daniel Spagnou, le maire de la commune. La maison de santé abrite 5 médecins généralistes, qui viennent s’ajouter aux 5 médecins libéraux exerçant en ville, mais aussi des spécialistes, notamment un cardiologue, un oto-rhino-laryngologiste, une diététicienne-nutritionniste, des infirmiers libéraux, un psychologue et un ostéopathe. « Si d’autres praticiens souhaitent s’installer nous avons prévu 3 ou 4 espaces supplémentaires », invite-t-il.
A noter que la maison de santé pluriprofessionnelle de Sisteron a coûté près 1 M€ dont 475 000 € ont été soutenus par l’État et 170 000 € par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Citant en exemple la stratégie mise en place par la ville de Sisteron pour pallier le manque de médecins sur sa commune, Agnès Firmin Le Bodo en a profité pour fixer de nouveaux objectifs au maire de la ville : « Monsieur Spagnou vous avez fait un grand pas en aménageant cette maison de santé, il faudra, à l’avenir en franchir un second pour créer une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) car le président souhaitent que 100 % du territoire soit couvert alors que seulement 68 % l'est aujourd’hui ».
Les CPTS sont des structures d'exercice coordonné qui permettraient de mieux structurer les soins de proximité dans un territoire défini, elles auraient la capacité d’apprendre le travail collaboratif aux soignants. « Nous sommes convaincus que le développement des maisons de santé pluriprofessionnelle est le meilleur moyen pour améliorer l’accès aux soins mais aussi la prise en charge des soins primaires, qui pourront désengorger les services d’urgence », explique Agnès Firmin le Bodo.
Enfin, pour valoriser les territoires ruraux, la ministre a également inciter les soignants à devenir maîtres de stages, « un excellent moyen pour leur faire découvrir la pratique et leur donner envie d’exercer dans les territoires ruraux » et à embaucher des assistants médicaux pour gagner du temps sur le volet administratif.