De nombreuses fissures, dont une traversante sur les deux tiers de la façade Sud, un risque de chute de pierres au niveau du couronnement... la Tour de l’Horloge de Saint-Martin-de-Brôme nécessite des travaux de sécurisation et de confortement. L’édifice, perché sur un éperon rocheux constitué d’une alternance de couches de calcaire et de marne argileuse, a été fragilisé par l’écoulement naturel des eaux, qui a érodé la marne, laissant les roches calcaires se morceler.
Aujourd’hui la charge de l’ouvrage n’est plus répartie de façon homogène, ce qui fait craindre aux experts un effondrement. Pour préserver le bâtiment reconnu d’intérêt communautaire et classé Monument historique depuis 1921, la Communauté d’agglomération Durance Luberon Verdon agglomération a décidé d’engager des travaux répartis en deux phases.
La première, d’un montant de 485 000€ HT, prévoit le renforcement des structures par des tirants, la régénération des maçonneries, le calfeutrement des fissures et le ceinturage de la partie basse. Sont également prévus le décroutage et le curage du plateau, la création de deux contrefiches sur les façades Nord et Est, fondées sur des massifs béton et des micro pieux verticaux et inclinés auxquels s’ajoutent la création de chaînages provisoires sur 4 niveaux par tirants métalliques, l’étaiement du linteau de la façade Sud et la création d’un mur de briques pour bouchonner la baie.
DLVAgglo financera 20 % des travaux
Cette première tranche de travaux, démarrée le 9 octobre, est financée à 45,51 % par le fonds Barnier, à 20 % par la Direction régionale des affaires culturelles Paca, par le biais de la Conservation régionale des monuments historiques, à 10,34 % par le fonds d’urgence du département des Alpes de Haute-Provence et à 4,14 % par l’État via le Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT). Les 20 % restants, représentant un montant de près de 100 000 €, seront autofinancés par DLVAgglo.Une collecte a également été lancée en partenariat avec la Fondation du patrimoine.
Ces travaux sont menés sous maîtrise d'œuvre de l’agence Architecture et Héritages, accompagnée par un les bureaux d’études techniques Equilibre structures, AEGIS, et ASSELIN Économistes. L'entreprise Comte est la seule à intervenir sur ce chantier.
Une seconde phase de travaux structurels sera nécessaire pour stabiliser définitivement l’édifice. Parmi les travaux à réaliser, DLVAgglo en a déjà identifié près d’une vingtaine : la réalisation d’une paroi de confinement de type paroi clouée sur les fronts rocheux, le renforcement des marnes argileuses par injections, la consolidation du rocher par clouage des blocs et l’injection de comblement, la dépose des murs maçonnés bâtis et la mise en place d’une paroi clouée, la consolidation des couches marneuses profondes par injection mais aussi la mise en place d’un chaînage métallique interne par tirants forés inox et massif d’angle en béton armé inox en partie basse.
Les fissures seront rejointoyées, les maçonneries remaillées. Un frettage des murs en maçonnerie par joncs transversaux en fibre de verre scellés à l’époxy à l’angle sud-ouest est également prévu, ainsi que la dépose des maçonneries, des bouchements des baies sud au rez-de-chaussée et en R+1 et le remplacement du linteau.
Un voile de contention en béton armé sera créé, le rocher sera consolidé par injection de comblement dans la couche marneuse. Les arases du crénelage de l’âge de la tour seront également consolidés, et les échelles seront mises en sécurité.
Sauf imprévus, la Tour de l’Horloge devrait être totalement mise en sécurité à l’horizon 2025.