AccueilTerritoiresPour un partage de l'eau équitable dans les Hautes-Alpes et en dehors

Pour un partage de l'eau équitable dans les Hautes-Alpes et en dehors

Pour ne pas revivre les conséquences d'un été très sec, les Hautes-Alpes tiennent leurs Assises de l'eau... et comptent bien inclure dans la boucle les Provençaux alimentés par la Durance.
Les Champsaurins veillent scrupuleusement sur le niveau de l'eau du Drac.
M.-F. Sarrazin - Les Champsaurins veillent scrupuleusement sur le niveau de l'eau du Drac.

TerritoiresHautes-Alpes Publié le ,

Le partage de la ressource en eau, voilà un sujet qui cristallise bien des tensions. Fait relativement nouveau, il concerne aujourd'hui des territoires dont on n'aurait pu imaginer qu'ils souffrent de sécheresse. Les Hautes-Alpes, le château d'eau de la Provence, en ont fait les frais l'été dernier et cette situation, qualifiée d'exceptionnelle, pourrait bien ne pas tant l'être à l'avenir.

Symbole le plus visible de cet état de crise, le niveau du lac de Serre-Ponçon extrêmement bas (- 17 m) en pleine saison estivale, nécessitant des aménagements d'urgence de la part du Smadesep (Syndicat mixte d'aménagement du lac de Serre-Ponçon) pour maintenir à minima les activités nautiques. Serre-Ponçon, c'est avant tout un barrage, une immense retenue pour irriguer les terres agricoles et une source de production d'hydroélectricité. Deux domaines fortement impactés l'été dernier. Sans oublier la vingtaine de communes approvisionnées en eau potable par camion citerne...

Le lac de Serre-Ponçon représente un enjeu pour bien des acteurs. (Crédit : M.-F. Sarrazin)

Déficit en eau des retenues alpines : attention à la double peine

Dans ce contexte, comment satisfaire tous les usages et opérer un partage du gâteau équitable dans le département comme en dehors, puisque les Provençaux sont alimentés par la Durance ? Voilà tout l'enjeu des Assises de l'eau, lancées le 10 février par le préfet des Hautes-Alpes, Dominique Dufour, et le président du Département, Jean-Marie Bernard. Une année de travail qui, au-delà du constat, devra aboutir à série d'actions concrètes. « Nous ne pourrons pas régler le problème uniquement avec les Haut-Alpins. Les usagers de l'aval doivent aussi modifier leur comportement », plaide l'élu. Dans le viseur, les 200 millions de mètres cubes d'eau destinés aux agriculteurs à l'aval du barrage.

« Si on se met d'accord, l'argent ne sera pas un problème »

« Avant d'aller parler à nos voisins d'en bas », l'heure était au brainstorming entre les 200 acteurs qui s'étaient déplacés pour cette première session, destinée à dresser un état des lieux précis de la situation et à faire remonter les problèmes.

« Nous ne sommes pas là juste pour réfléchir, mais pour mettre en place des actions rapidement », lance le préfet.

Dominique Dufour, préfet des Hautes-Alpes et Jean-Marie Bernard, président du Département. (Crédit : M.-F. Sarrazin)

Le représentant de l'Etat voit cette épée de Damoclès comme une opportunité de s'entendre, de mettre de côté ses certitudes « alors qu'habituellement, il existe de multiples sujets sur lesquels on ne peut avancer car les gens ne sont pas d'accord ». Encore faut-il pouvoir passer outre les éventuelles levées de boucliers susceptibles d'émerger comme celles que peuvent générer la construction d'une retenue d'eau par exemple. Trouver les financements aussi. « Il y a beaucoup de dispositifs d'Etat que l'on peut flécher, le Fonds vert, des aides de l'Agence de l'eau. On peut aussi espérer des crédits de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur ou de l'Union européenne. Si on se met d'accord sur ce qu'il y a à faire, l'argent ne sera pas un problème », assure le préfet. Même son de cloche du côté du Département qui entend faire dela question de l'eau l'une de ses priorités. La rapidité de mise en œuvre souhaitée peut aussi être entravée par les lenteurs administratives et lourdeurs réglementaires souvent dénoncées par les porteurs de projet. Là encore, Dominique Dufour se veut déterminé et assure que les services de l'Etat feront le nécessaire pour les aider à mener leur programme efficacement.

Sécheresse : Christophe Mirmand, le préfet de région Paca au chevet du lac de Serre-Ponçon

Aller vite, certes, mais certainement pas assez pour affronter une éventuelle crise l'été prochain. « Il y a déjà une chose que l'on peut faire, c'est tirer les conclusions de la gestion de crise de 2022 et se demander comment s'améliorer. » Un préfet qui préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide.

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