« Ma crainte était qu'il n'y ait pas de concurrence pour gagner ce marché. Mais nous avons eu finalement à choisir entre deux dossiers solides et concurrents », commente Christian Estrosi, le président de la Métropole Nice Côte d'Azur. La commission d'appels d'offres de la collectivité a désigné à l'unanimité, le 16 février, lauréat pressenti un groupement piloté par Degrémont France pour construire et exploiter (pendant 11 ans et deux mois) Haliotis 2, la future station de traitement des eaux usées de Nice Côte d'Azur.
Nice : le PPP du marché d'intérêt national stoppé par les recours
Il s'agit d'une complète reconstruction sur site de l'actuelle station Haliotis, au niveau de l'entrée ouest de Nice. Le futur équipement, outre une capacité de traitement augmentée pour recueillir les eaux usées de 25 communes (notamment celles actuellement traitées par la station d'épuration de Saint-Laurent-du-Var), sera un modèle en matière de performances environnementales avec un traitement des micropolluants, la production de biogaz grâce à la méthanisation des boues, la réutilisation des eaux usées dans le réseau d'eau non potable, etc. Il vise également l'autonomie énergétique, en combinant réduction des consommations et production d'énergie à partir de la récupération des calories des eaux usées traitées de la station, un réseau développé par Dalkia.
Un chantier de plus de six ans
Lancée alors que Veolia avait jeté son dévolu sur Suez pour donner naissance à un géant mondial du secteur, l'aboutissement de cette consultation - un marché global de performance - avait suscité des interrogations alors que les deux groupes étaient en lice pour ce marché. La création du "nouveau Suez", qui continue à exercer ses activités dans l'eau et les déchets auprès des collectivités françaises, a permis d'éviter une situation de monopole et de conserver la concurrence des offres.
Le projet détaillé proposé par Degrémont pour Haliotis 2 sera dévoilé dans quelques semaines. On sait que, outre Degrémont, le groupement compte comme partenaires Suez Services France, Razel Bec, Triverio, Fayat Energie Services et comme sous traitants NGE, Sefi Intrafor, La Nouvelle Sirolaise, Garelli.
Le planning prévoit une mise au point administrative, dont notamment le permis de construire, entre 2023 et mi-2024, des travaux à partir du deuxième semestre 2024 et jusqu'en 2030. Pendant toutes ces années, le défi sera le maintien du traitement des eaux usées sur l'actuelle station avec des basculements de flux au fur à mesure de la réalisation des nouveaux ouvrages. Pour le financement du projet, un énorme contrat de 540 millions d'euros HT d'investissement et de 700 millions d'euros HT avec l'exploitation pendant plus de 11 ans, il sera assuré par le maître d'ouvrage désigné - la Régie Eau d'Azur qui a récupéré la compétence assainissement de la Métropole - avec des subventions attendues de l'Etat et de l'Europe.
