La société Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL), à la tête du groupement associant La Compagnie du Ponant, Viking Cruise, l’atelier Alfonso Femia architecture et l'agence Rougerie+Tangram va réaliser le nouveau terminal de croisières du J4. Ce projet porté par le Grand port maritime de Marseille (GPMM) représente un investissement de quelque 25 millions d’euros. Cette gare maritime d’environ 1 000 m2 de surface de plancher sera dédiée à la petite croisière. Elle devrait voir le jour d’ici 2026 sur le terre-plein du J4, en face du Mucem et du fac similé de la grotte Cosquer. Un espace stratégique ourlé de deux quais de plus de 200 mètres linéaires.
Des navires de croisière de luxe au J4
Par "petite croisière", ne pas comprendre croisière low cost... Au contraire. Dans le jargon des armateurs, la petite croisière concerne le segment des navires de croisière de luxe qui jettent l’ancre d’ordinaire dans les ports de la riviera azuréenne et à Monte Carlo. « C’était une bonne surprise pour nous de voir les armateurs répondre à notre appel à projet pour leur clientèle habituée à Nice et Monaco », se félicite Hervé Martel, le président du directoire du GPMM.
Le port et la société d’exploitation créée par les trois armateurs parapheront prochainement la convention d’occupation temporaire (COT) du domaine public maritime (DPM). Dans son avis de marché lancé fin 2021, le GPMM avançait une durée de 13 ans (prorogeable jusqu’à 10 ans) pour la COT à compter du 1er octobre 2024. Après la signature du contrat, le port lancera la concertation autour du projet.
Composer avec le SPR et l’OAP
Les opérateurs et Alfonso Femia devront composer avec les contraintes patrimoniales du site positionné à proximité immédiate de monuments historiques emblématiques (cathédrale de la Major, fort Saint-Jean...), au cœur du Site Patrimonial Remarquable de Marseille (SPR, ex AVAP).
Le projet devra également respecter l’orientation d’aménagement et de programmation (OAP) "Interface Ville Port" qui précise un certain nombre de dispositions concernant le secteur Major-J4, notamment « préserver des vues sur l’espace public du J4 depuis le pied de la Major ; respecter l’alignement le long du boulevard du Littoral pour affirmer la composition de cet axe » et des principes de composition urbaine : « [...] Les implantations de nouvelles constructions devront permettre de maintenir un espace non bâti continu depuis le pied de la Major jusqu’à la mer. [...] vélum du socle de la Major : hauteur des nouvelles constructions limitée à 11 m. [...] ».
Un CA annuel de 1,5 M€ HT
Dans son appel à projet, le GPMM précisait le nombre d’escales annuel à réaliser sur le terminal d’un minimum de :
- 40 escales au cours des deux premières années d’exploitation;
- puis un minimum de 80 escales par an, pour les deux années suivantes (3e et 4e année d’exploitation);
- et un minimum de 100 escales par an, à partir de la 5e année d’exploitation.
Le Port estimait le chiffre d’affaires moyen projeté de cet équipement à 1,5 million d’euros HT annuel, soit un montant total estimé à 36 millions d’euros HT sur 23 ans, durée maximale de la COT. En contrepartie de la jouissance du site, la société versera des redevances au GPMM : la première d'un montant fixe annuel et la seconde indexée sur le chiffre d’affaires réalisé sur l’ensemble des emprises mises à sa disposition (a minima 7 % du chiffre d'affaires).
