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Marseille : le tramway va s’étirer du nord au sud en 2030

Sans attendre la mise en service de la première phase de l’extension du tramway nord-sud, la Métropole Aix-Marseille Provence prépare la suite. Une extension qui desservira la Castellane au nord et la Rouvière au sud.
Selon la variante retenue, les premières estimations laissent apparaître un coût compris entre 194 millions et 238 millions d’euros.
M. Colin/Image d'illustration - Selon la variante retenue, les premières estimations laissent apparaître un coût compris entre 194 millions et 238 millions d’euros.

UrbanismeBouches-du-Rhône Publié le ,

Alors que les travaux de la première phase d’extension nord-sud du tramway battent leur plein (6,2 km), la Métropole Aix-Marseille Provence vient de lancer la consultation de maîtrise d’oeuvre pour sélectionner les groupements de bureaux d’études, d’architectes et de paysagistes qui piloteront la seconde phase du projet qui prévoit d’étirer la ligne 3 du tramway au nord, entre le pôle d’échanges de Capitaine Gèze (15e) et la cité la Castellane (16e), sur 6,3 à 7,1 km via dix à onze stations selon les variantes retenues, et au sud, entre la Gaye (9e) et la Rouvière (9e), sur 1,5 km via trois stations.

Le projet inscrit dans le plan de mobilité de la Métropole approuvé fin 2021 prévoit par ailleurs le renforcement du pôle d’échanges du lycée Saint-Exupéry et la création d’un pôle d’échanges multimodal à Saint-André, un équipement qui accueillera une nouvelle halte ferroviaire TER, un parking relais et plusieurs lignes de bus.

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Un devis de 194 à 238 M€ selon le tracé

Au nord, la Métropole AMP privilégie un tracé longeant l’autoroute A55 depuis le lycée Saint-Exupéry, via la traverse du Pradel, pour rejoindre le pôle d'échanges de la future station de Saint-André. La Ville de Marseille de son côté souhaiterait un passage par le littoral afin de desservir le noyau villageois de Saint-André. Une option plus longue d’environ 800 mètres et techniquement plus complexe : la desserte littorale impliquerait la réalisation de deux ouvrages d’art pour franchir la voie ferrée... solution mécaniquement plus coûteuse que le tracé direct mais dont le surcoût pourrait être compensé par le gain de fréquentation induit.

Selon la variante retenue, les premières estimations laissent apparaître un coût compris entre 194 millions (tracé via la traverse du Pradel) et 238 millions d’euros* (pour la desserte littorale). Des montants qui n’intègrent pas les frais d’études et de maîtrise d’œuvre, les acquisitions foncières, le dévoiement des réseaux et la réalisation d’un site de remisage des rames.

L’opération d’extension nord et sud du tramway a été scindée en deux phases. La première est actuellement en travaux. Elle concerne l’ajout de deux tronçons l’un reliant au nord Arenc à Gèze (1,8 km) et l’autre, au sud, la place Castellane à la Gaye, près de l’hôpital de Sainte-Marguerite (4,4 km). Sa mise en service est prévue pour fin 2025. La seconde phase de cette opération consiste donc à prolonger la ligne de tramway T3 vers le nord et le sud.

Deux variantes au nord

Les variantes de l'extension nord. (Crédit : Métropole Aix-Marseille Provence)

Depuis la station Gèze, le tracé emprunte la rue de Lyon jusqu’à la mairie du 15/16e arrondissement. Afin de s’affranchir d’un élargissement de la rue de Lyon, une solution de modification du plan de circulation avec la création d’une voie nouvelle reliant la rue de Lyon à l’avenue Ibrahim Ali via l’ancienne emprise ferroviaire du Canet est proposée, permettant de conserver un unique sens de circulation sur le bas de la rue de Lyon et limiter l’impact sur le bâti.

Deux alternatives de tracé permettent ensuite de rejoindre le chemin de la Madrague-Ville puis les anciens abattoirs :

  • Une variante emprunte le boulevard Méditerranée, qui sera mis à sens unique pour la circulation des véhicules, afin de rejoindre le chemin de la Madrague-Ville.
    Entre le boulevard Méditerranée et les anciens abattoirs, l’emprise de la trame viaire étant très contrainte, AMP envisage un élargissement de l’assiette de l’espace public avec la démolition de bâtiments (logements et entrepôts) afin de maintenir deux sens de circulation des véhicules et l’intégration d’un aménagement cyclable en complément de la plateforme du tramway.
  • Une autre variante relie la rue de Lyon aux abattoirs par la traverse Mardirossian, dont la trame viaire trop étroite nécessitera un élargissement ainsi qu’un décaissement.

Le tramway rejoint ensuite le lycée Saint-Exupéry en continuant sur le chemin de la Madrague-Ville. Depuis le lycée, le tracé emprunte le chemin de Saint-Louis au Rove vers le nord avec la création d’une plateforme en site propre s’adaptant à la topographie marquée du terrain.

Une variante "littoral" plus longue de 800 mètres

Deux variantes permettant ensuite de rejoindre le Pôle d’échanges multimodal (PEM) de Saint-André puis la Castellane sont envisagées.

  • L’alternative de tracé "Pradel" poursuit vers le nord, emprunte ensuite la traverse du Pradel et l’avenue Fernand Sardou jusqu’au pôle d’échanges de Saint-André. Le tramway longe la voie ferrée et le noyau villageois de Saint-André, dont la desserte sera assurée par des cheminements modes actifs à aménager sous les voies ferrées en exploitation (ouvrage d’art sous voie SNCF). Il rejoint la future halte ferroviaire de Saint-André qui accueillera un PEM.

Pour finir, le tracé du tramway passe sous les voies ferrées et l’autoroute, pour rejoindre le boulevard Henri Barnier et remonter jusqu’à la cité la Castellane, terminus de la ligne.

  • Depuis le chemin de Saint-Louis-au-Rove, la variante de tracé "littoral" emprunterait alors le chemin du Ruisseau Mirabeau pour rejoindre le chemin du Littoral. Cet axe, fortement fréquenté par le flux des poids lourds lié à l’activité du Grand port maritime de Marseille (GPMM) intercepte deux lignes ferroviaires (vers Arenc et vers Mourepiane). Deux ponts-rail permettent aujourd’hui aux voies ferrées de passer par-dessus l’axe routier. L’insertion du tramway nécessiterait donc d’élargir l’ouvrage de la voie ferroviaire du littoral (vers Arenc), afin de permettre le passage du tramway et de maintenir le gabarit routier existant sous les ouvrages.
    Le tramway longe ensuite l’emprise du GPMM via le chemin du Littoral pour rejoindre l’avenue André Roussin jusqu’à la future halte ferroviaire Saint- André.

Ensuite, le tracé par l’avenue Henri Barnier jusqu’à la Castellane est commun aux deux variantes. Cette variante "littoral" est plus longue d’environ 800 mètres que son homologue passant par le Pradel.

L'extension sud du tramway. (Crédit : Métropole Aix-Marseille Provence)

Déclaration d'utilité publique espérée pour l’été 2026

AMP retiendra trois groupements de concepteurs à la fin du printemps. Chacun percevra une prime de 220 euros HT. Le lauréat sera désigné à la fin de l’année 2023. Après dix-huit mois d’études, la Métropole lancera les marchés de consultations des entreprises (DCE) au second semestre 2025. Les travaux quant à eux devront attendre que le projet soit déclaré d’utilité publique (DUP attendue pour l’été 2026).

Les premiers coups de pioche son prévus pour la fin de l’année 2026. Le chantier devrait durer près de trois ans en vue d’une mise en service à l’horizon 2029/2030.

Cinq déplacements quotidiens de plus pour le tram'

Quel que soit le tracé, en 2030, la fréquentation de la ligne 3 du tram devrait enregistrer une hausse de près de 5 000 déplacements par jour pour approcher 140 000 voyages quotidiens (contre 95 000 aujourd’hui).

Mieux, la mise en service de cette seconde phase pourrait générer un report modal en faveur des transports en commun à hauteur de 4 400 déplacements par jour, au détriment des déplacements en véhicule particulier. Cette nouvelle ligne XXL devrait réaliser plus de 45 000 déplacements supplémentaires par jour provenant du report modal (nouveaux usagers du réseau RTM) et de reports depuis d’autres lignes : métro et lignes de bus restructurées.

Et le tracé "littoral" pourrait bénéficier d’une fréquentation légèrement plus importante que le tracé "Pradel" (+ 1 000 voyages par jour), un gain lié en grande partie à un report d’itinéraire plus important pour les usagers des lignes de bus.

* Devis établis aux conditions économiques de juillet 2022.

D’autres projets d’extension du réseau de tramway à l’étude

D’autres extensions du réseau de tramway font l’objet d’études de faisabilité.

AMP a notamment lancé des études en vue d’une extension du réseau entre le quartier Saint-Charles et la Belle de Mai. Cet axe devrait se connecter à l’actuelle ligne 2 du tramway au boulevard National, avec une desserte à travers le quartier de la Belle de Mai jusqu’à la place Burel, terminus provisoire en prévision d'un prolongement vers Saint-Jérôme. Le programme finalisé devrait être soumis au vote du conseil métropolitain avant la fin de l’année 2023.

La Métropole planche également sur création d’un tronçon entre la Blancarde et Saint-Marguerite Dromel. Cette extension emprunterait en partie les voies ferrées existantes entre Blancarde et la Capelette.

Enfin, AMP lancera dans les prochains mois des études pour l’extension de la ligne 3 au-delà de la Castellane jusqu’au PEM de Saint-Antoine. Deux alternatives de tracé seront passées au crible : prolongement par le Boulevard Henri Barnier ou par l’avenue Millie Mathis.

Le tramway ira vers la place du Quatre-Septembre en 2026

Le tramway marseillais va également s’étirer vers l’ouest, depuis la rue de Rome vers les Catalans (7e). En gestation depuis près de deux décennies, cet axe de 2,1 km dont le devis est estimé à 56 millions d’euros HT (hors acquisitions foncières et matériel roulant) prévoit la création de quatre stations jusqu’à la place du Quatre-Septembre.

Ingérop et Ilex en charge de l’extension du tramway vers la place du Quatre-Septembre

Le tandem Ingérop-Ilex paysages pilotera le réaménagement de l’espace public sur tout le linéaire. Un périmètre de 74 500 mètres carrés qui comprend les voiries concernées ainsi que le traitement de l’amorce des voies perpendiculaires à la ligne de tram’ et le raccordement au réseau au niveau de la rue de Rome.

La mise en service de cet axe est programmée pour 2026. Auparavant, la Métropole devra obtenir une déclaration d’utilité publique (DUP) pour s’arroger la maîtrise foncière complète du tracé. Une étape clef qui devrait se dérouler au second semestre 2023. Les premiers marchés de travaux seront lancés dans la foulée en vue d’un démarrage du chantier début 2024 pour une durée de 27 mois.

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