Elu à la présidence de la Soleam (Société locale d’aménagement et d’équipement de l’aire métropolitaine) le 24 novembre 2022, Yves Moraine s’attache depuis neuf mois à dynamiser « cet outil magnifique qui vaut mieux que l’image véhiculée par certains ». Une ambition qui passe « par l’apaisement des relations nouées avec ses actionnaires qui sont aussi ses principaux clients ». « Je ne suis pas le sous-chef de la droite marseillaise mais le président d’une société qui doit jouer son rôle d’élément moteur du territoire», affirme l’élu phocéen qui aborde son deuxième mandat à la tête de la Société publique locale (SPL) après un premier effectué entre 2010 et 2014 à la création de la SPL, au cours de la troisième mandature de Jean-Claude Gaudin.
« Nous avons un lien de confiance avec la Métropole Aix-Marseille Provence et les communes. Nous allons accueillir de nouveaux partenaires comme la Ville d’Allauch et le Département des Bouches-du-Rhône. » A Allauch, commune de la frange septentrionale de Marseille, la Soleam va prendre en charge la réalisation d’un nouveau poste de police municipal. Le Département, de son côté, envisage de confier à la SPL le déploiement de centrales photovoltaïques sur les toits des collèges. Cet élargissement du champ d’intervention de la société va s’accompagner d’une augmentation de son capital : « Celui-ci passe de 5 à 6 M€, une hausse qui renforce sa structure financière », se réjouit son président.
Main tendue
Ce rayonnement va-t-il s’appliquer au territoire de la ville centre de la métropole ? Alors que la Soleam est en charge du pilotage de plusieurs opérations phares comme les Zones d’aménagement concerté (ZAC) Vallon Régny, Capelette, Hauts de Sainte-Marthe, etc., l’arrivée du Printemps marseillais aux manettes de la mairie a rebattu les cartes. « J’ai expliqué au maire de Marseille qu’il fallait que nos relations avec la Ville soient fluides. J’ai échangé avec Sophie Camard [maire du 1er secteur, NDLR], Mathilde Chaboche et son successeur Eric Méry. Je tends la main à Marseille comme je la tends aux autres maires du territoire… », martèle cet avocat qui fut le chef de la majorité municipale au cours des deux derniers mandats de l’ancien maire.
Dans ce process de pacification, l’élu perçoit comme « un premier signe positif » le vote du représentant de la municipalité de Benoît Payan en faveur de sa candidature lors de la succession de Lionel Royer-Perreaut à la barre de la SPL. Un premier signe qui demande désormais à être prolongé dans des mandats opérationnels…
Spectre métropolitain
Hors Marseille, la Soleam dispose d’un vaste terrain de jeu. « Avec l’expertise et la réactivité de ses 70 collaborateurs », la société est à la manœuvre sur plusieurs opérations structurantes dans de nombreuses communes du territoire métropolitain : à Miramas, Marignane, Port-de-Bouc, Aubagne, Roquefort-la-Bédoule, Salon-de-Provence, etc. « Renouvellement urbain, aménagement d’espaces publics, construction d’équipements comme l’école Vallon Régny qui a été mise en service à la rentrée 2022… notre palette est large », égrène Yves Moraine.
Autant de projets sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir prochainement dans un dossier détaillé.
Déménagement en 2024
Le changement est également à l’ordre du jour sur le plan logistique. « Nous allons déménager de notre siège historique de la Canebière. Nous avons signifié au propriétaire des murs [une foncière en lien avec le groupe C&A qui exploite un magasin au rez-de-chaussée de l’immeuble de l’ancien hôtel Louvre et Paix, au 49/53 de la Canebière, NDLR] notre volonté de résilier le bail actuel à son échéance le 1er janvier 2025. Nous cherchons de nouveaux locaux plus modernes en centre-ville », indique le président.
De son côté, l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) volera de ses propres ailes immobilières pour s’installer au printemps 2024 dans l’immeuble Adriana, près de la porte d’Aix.
Reconversion d’une friche à Aubagne
En cette fin d’été, l’actualité opérationnelle de la SPL se déroule à Aubagne. « Nous avons retenu trois groupements d’investisseurs-promoteurs-concepteurs pour la reconversion de l’ancienne usine des Dragées Régence (1 671 m2 de surface de plancher), située près de la gare SNCF, dans le centre-ville. Nous retiendrons le lauréat cet automne. L’ambition est de revitaliser cette friche pour en faire un pôle d’attraction proposant une large variété de services », explique Yves Moraine.