TPBM : Pourquoi avoir invité Bruno Arcadipane, président d'Action logement ?
Michel Garcin : Nous sommes réunis ici dans l’ancien couvent de la Providence, à Gap, pour une rencontre sur le logement des saisonniers avec les acteurs majeurs du logement social et l’UPE 05 Mais aussi pour aborder les problématiques de la rénovation thermique et de tout ce qui est logement ancien en stations de ski. L’activité économique doit continuer à fonctionner et surtout, elle doit s’adapter au changement climatique.
La crise climatique impacte-t-elle la capacité de logement des saisonniers ?
M.G. : En fait ce sont des logements qui sont anciens tout simplement. L'essentiel des logements de ski en station est concerné et aujourd’hui ce sont souvent des logements détenus par des propriétaires privés qui ne viennent qu’une ou deux semaines en station et qui ont d’autres préoccupations que d’investir de l’argent dans les réhabilitations. La question est effectivement la pression de l’Etat avec la fiscalité et la possibilité pour les communes de voter une augmentation de la taxe d’habitation et en contrepartie pousser les gens à rénover et mettre en location plus régulièrement dans l’année.
Comment répondre aux difficultés des saisonniers à se loger ?
M.G. : Il faut mettre les bons acteurs autour de la table c’est aussi pour ça que nous avons invité Bruno Arcadipane, de manière à ce que l'on puisse réfléchir ensemble. Il faut passer à la vitesse supérieure et trouver des solutions.
A-t-on le chiffre de saisonniers qui éprouvent des difficultés à se loger dans les Hautes-Alpes ?
Bruno Arcadipane : La totalité des saisonniers sont impactés aujourd’hui. Un groupe comme Action logement intervient pour le lien emploi-logement dont les saisonniers font partie. Les saisonniers doivent être traités comme tout le monde dans des conditions optimisées et c’est pour cela qu’un groupe comme Action logement, qui est un groupe paritaire avec une présidence Medef, se doit d’être au plus près du terrain à coté de nos amis et collègues de l’UPE 05. J'ai répondu à l’invitation de Michel Garcin pour regarder et constater puis faire des propositions pour qu'un maximum de saisonniers trouvent des logements dès la saison prochaine et dans les meilleures conditions. Il nous faut créer cette offre nouvelle pour les saisonniers et c’est le plan que l’on déroulera ensemble dans les mois et les années à venir.
Comment pouvez-vous inciter les propriétaires à rénover ?
B.A. : Nous ne forcerons personne à faire des travaux. Nous allons faire intervenir nos filiales comme ici à Gap avec 3F Sud et d’autres filiales spécialisées, pour certaines, dans le logement des saisonniers. On va aussi construire une offre neuve, une proposition totalement inédite. Sur la rénovation on met à disposition des prêts ou des offres de subvention de financement parmi des offres d’Action logement service dont la directrice régionale est présente aujourd’hui avec le directeur général de 3F Sud. Nous sommes donc tous ensemble unis pour proposer des solutions les plus adaptées au territoire des Hautes-Alpes.
Quelle sera votre stratégie d’achat et de restauration ?
B.A. : Nous avons deux activités majeures, on fait du neuf mais aussi de la réhabilitation notamment à Gap dans le cadre d’Action cœur de ville. Nous sommes ici sur un exemple ultime de reconstruction de la ville sur la ville avec ce couvent de La Providence qui a été totalement restauré et où 87 logements neufs totalement réhabilités sont proposés dans les heures qui viennent et je dirais quasiment à la location.
Le point bloquant pour les saisonniers est le montant des loyers. Avez-vous un levier d’actions sur ce problème ?
B.A. : Il n’y a qu’un seul levier pour faire face à cette question, c’est l’offre. Il faut de l’offre donc resigner des permis de construire. Il faut construire des résidences adaptées aux saisonniers. Il faut réhabiliter des grandes structures comme ici à La Providence à Gap mais aussi en montagne pour que chacun puisse trouver une offre adaptée à son budget.