24,652 millions d’euros HT : c’est le montant que va investir le Grand port maritime de Marseille (GPMM) dans la réalisation d'un méga transformateur électrique pour la connexion à quai des navires de croisière. Ce poste, érigé par Bouygues Energies et Services, convertira la fréquence qui arrive en 50 Hz et 20 kV depuis le réseau de distribution public d’Enedis pour alimenter en électricité 60 Hz les méga paquebots les plus énergivores qui accostent dans les bassins est. La filiale de Bouygues prendra en charge les travaux de génie civil pour la création de cette unité qui occupera près de 1 100 m2 au sol en R+1.
Un plan à 50 M€ en faveur de la transition énergétique
Le port de Marseille-Fos, avec le soutien de l’Etat et des collectivités territoriales, investit plus de 50 M€ dans le programme de connexion électrique des navires à quai. L’objectif à horizon 2025 ? Que plus de la moitié des 3 400 navires en escale à Marseille chaque année soient branchés à quai.
Un enjeu clef pour la deuxième ville du pays dont la qualité de l’air est régulièrement épinglée par la Commission européenne pour non-respect des valeurs limites en termes de PM10 (particules fines) et de NO2 (oxyde d’azote). Et même s’il est loin d’être le principal responsable de la pollution, le port y participe. Lors de leurs escales, les navires consomment de l’électricité qui est majoritairement produite à bord à l’aide de moteurs auxiliaires carburant avec du diesel marin ou du fuel lourd s’ils sont équipés de laveurs de fumées (scrubbers), générant ainsi l’émission de polluants et de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Électrification en cours
Le GPMM se targue d’être le premier port en France et le seul en Méditerranée à proposer aux compagnies maritimes cette solution technique permettant de réduire à zéro les émissions de CO2.
Depuis 2017, quatre quais des bassins est sont équipés pour recevoir et raccorder quatre ferries simultanément pour la Corse, dans le secteur d’Arenc (soit 1 200 escales/an, 30 % des escales des bassins est). En 2022, quatre autres quais du nouveau terminal du Cap Janet (conçu par Arep) ont été équipés pour raccorder simultanément deux ferries desservant le Maghreb.
Ce déploiement se poursuivra en 2025 avec le raccordement de trois nouveaux quais sur le terminal de croisière du môle Léon Gourret. Mais ce dispositif impliquera des adaptations compte tenu de la taille de ces mégas paquebots plus énergivores. Pour permettre leur raccordement en 60 Hz, le GPMM doit justement se doter d’un transformateur capable de convertir la fréquence du réseau électrique terrestre de 50 Hz en 60 Hz, celle utilisée dans les navires de croisière et de développer un nouveau système de connexion des bornes de quai aux navires.
Panneaux solaires sur six hangars
Le GPMM est propriétaire de son réseau électrique dans les bassins de Marseille. Il s’agit d’un réseau haute tension (20 kV) qui distribue de l’électricité auprès de l’ensemble des occupants du port (équipements industriels, bâtiments, navires). Le port a augmenté la puissance de son réseau électrique interne de 30,5 MW à 68 MW en 2022, afin d’alimenter le Cap Janet et de créer les boucles électriques qui permettront d’alimenter le terminal croisière.
A moyen terme, le port compte élargir son mix énergétique. Il a lancé une étude pour l’installation de centrales photovoltaïques sur les toits de six hangars des bassins lui permettant d’atteindre en 2025 une puissance de 77 MW.