AccueilEconomieLe CNRS s’ancre à La Seyne avec la construction d’un nouveau bâtiment

Le CNRS s’ancre à La Seyne avec la construction d’un nouveau bâtiment

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) va s’installer dans un nouveau bâtiment de 2 450 m2 sur le site de Brégaillon à La Seyne-sur-Mer. Le chantier d’un montant de 9,5 millions d’euros sera livré au deuxième trimestre 2025.
Le bâtiment comporte une partie uniquement en rez-de-chaussée mais avec une belle hauteur sous poutres afin d'installer le matériel nécessaire à la manipulation des charges.
BBG Architectes - Le bâtiment comporte une partie uniquement en rez-de-chaussée mais avec une belle hauteur sous poutres afin d'installer le matériel nécessaire à la manipulation des charges.

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De colocataires, ils deviennent voisins. Sur le site de Brégaillon, à La Seyne-sur-Mer, la division technique de l’Insu (Institut national des sciences de l’univers) du CNRS va quitter les 600 m2 de bureaux qu’elle occupait au sein de l’Ifremer pour un nouveau bâtiment de 2 450 m2 situé juste à côté. Avec pour objectif de créer un campus scientifique unique « au-delà des grands centres universitaires et pluridisciplinaires », a souligné Antoine Petit, PDG du Centre national de la recherche scientifique, lors de la pose de la première pierre, le 10 novembre.

Le bâtiment nommé “Meust” (pour Mediterranean eurocentre for underwater sciences and technologies) est conçu en forme de “L”. « L’une des plus importantes difficultés que nous avons rencontrées est que le terrain de 4 800 m2 est quasi triangulaire, raconte Véronique Toussaint, architecte en charge du projet chez BBG Architectes, qui a remporté le concours sur esquisse début 2019. Or, il a fallu y organiser de gros volumes de forme rectangulaire. »

Un outil d’instrumentation pour le CNRS

La configuration en équerre permet de diviser l’espace en deux. D’un côté, une partie plus administrative avec espaces de stockage et de réception puis des bureaux au premier étage. De l’autre, une surface uniquement en rez-de-chaussée. On y trouvera des ateliers avec de grandes hauteurs sous poutres afin d’y intégrer des ponts roulants pouvant supporter jusqu’à huit tonnes de charge. Un petit bassin y sera intégré afin de réaliser des mesures en immergeant le matériel scientifique. Une halle de 600 m2 et de 8 mètres de haut, afin de faire rentrer les semi-remorques et permettre la manœuvre des conteneurs, unit les deux parties.

Cette nouvelle enceinte sera avant tout dédiée à l’instrumentation, autrement dit à la partie technique de la recherche, ici principalement dédiée aux sciences marines. La DT-Insu et sa vingtaine d'ingénieurs et techniciens déjà présents à La Seyne sera la principale unité hébergée dans ce bâtiment. Elle est chargée de développer les technologies et les nouveaux instruments imaginés par les différents laboratoires du CNRS. C’est au sein de la DT-Insu qu’a par exemple été conçu le BathyBot, ce robot qui explore l’océan profond, à 40 kilomètres au large de Toulon – et surtout 2 400 mètres de profondeur.

Vidéo de préfiguration réalisée par BBG Architectes

Elle sera rejoint de façon ponctuelle par les chercheurs de l’Institut méditerranée d’océanologie (MOI), basé à Marseille, ainsi que du Centre de physique des particules de Marseille (CPPM). Il est le laboratoire hôte du Laboratoire sous-marine Provence Méditerranée et son détecteur sous-marin à neutrinos, KM3NeT, aujourd’hui présente au sein de l’Institut de biologie marine Michel Pacha, toujours à La Seyne. Le CPPM va donc déporter son câble et ses serveurs pour les emmener sur ce nouveau site.

Au total, entre trente et quarante personnes devraient occuper les lieux.

Cent-deux pieux pour soutenir la dalle

« Comme nous sommes en zone de risque de submersion marine, le bâtiment sera surélevé par rapport au niveau de la mer tout en étant en liaison avec le quai afin d’embarquer le matériel », poursuit Véronique Toussaint. Lequel quai sera surélevé de 50 centimètres par Ports Toulon Provence Méditerranée (TPM), propriétaire du site, quand la Chambre de commerce et d’industrie du Var gère la zone. Le CNRS bénéficie quant à elle d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT).

Le chantier doit être livré dans 19 mois. La campagne de dépollution du site est en cours jusque mi-décembre. « C’était une zone de remblais des années 80 », précise l’architecte. A partir de cette date, 102 pieux, allant de 60 centimètres à un mètre de diamètre, seront coulés jusqu’à 20 mètres de profondeur afin d’aller « chercher le bon sol ». Ils viendront tenir la dalle. Puis fin février, débute le gros œuvre de ce chantier divisé en 18 lots. Il est géré par Sodobat- Société Nouvelle Vigna.

(Crédit : K. Sarrazin) - Après la phase de dépollution aujourd'hui en cours, place à l'installation des pieux.

« Le maître d’ouvrage souhaitait un bâtiment exemplaire, poursuit Véronique Toussaint. A l’intérieur, l’habillage est en bois, le sol de l’étage en caoutchouc et nous utilisons des isolants performants et écologiquement acceptables. » En rez-de-chaussée, le bâtiment sera en béton brut matricé afin de rappeler les rochers. L’étage sera lui en aluminium couleur rouille. Le projet prévoit par ailleurs la mise en place de panneaux photovoltaïques sur le toit en pente.

Un parking d’une vingtaine de places, dont quatre avec bornes de recharge électrique, complète l’ensemble. Il est prévu que cet espace, plus à l’abri du vent, soit végétalisé avec la plantation d’une quinzaine d’arbres, « ce qui est rare dans un site industriel », illustre Véronique Toussaint.

Un investissement de 9,5 millions d’euros

Le déménagement de la DT-Insu a pour la première fois été évoqué en 2010. « Mais le projet en lui-même date de 2016 », raconte Jean-Daniel Barde, adjoint au service technique et logistique de la délégation Côte d'Azur du CNRS, en charge notamment du pilotage de l’opération.

(Crédit : K. Sarrazin) - La pose de la première pierre en présence de Nathalie Bicais, maire de La Seyne, Antoine Petit, PDG du CNRS, Jean-Pierre Giran, président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, Laëtitia Quilici, vice-présidente du Département du Var.

Cependant, la construction du bâtiment aurait pu finalement ne pas voir le jour. Les travaux, estimés à 8 millions d’euros au départ, ont grimpé jusqu’à 12 millions d’euros il y a un an et demi en raison de la flambée des prix. Le montant est aujourd’hui fixé à 9,5 millions d’euros. Le CNRS qui avait prévu une enveloppe de 4 millions d’euros va finalement apporter un financement de 5 467 000 euros.

« Ils ont considéré que ce projet était important.Nous n’avions pas de véritable outil bâtimentaire à la hauteur de ce que nous voulions faire », explique Jean-Daniel Barde.

Parmi les financeurs, on compte également le Département du Var et la Métropole Toulon Provence Méditerranée (1 750 000 euros) ainsi que la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (500 000 euros).

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