« La rocade de Gap ressemble à une véritable Arlésienne » : le constat de Roger Didier, le maire de Gap, est largement partagé par ses concitoyens, qui ironisent régulièrement sur l'issue de ce projet, inscrit en 1976 et en chantier depuis 2014. Longue de seulement 3 km, la section centrale, qui doit relier la route de Veynes (RD 994) à celle de Grenoble (RN 85), n'a toujours pas pu être mise en service dans son intégralité après 9 ans de travaux ! La faute à une rupture de canalisation suivie d'un glissement de terrain dans le secteur du Val de Bonne, désormais franchi par un viaduc.
Si l'Etat vient de lancer de nouveaux appels d'offres pour achever la section centrale d'ici mi-2025, en confortant ce site, la Ville de Gap entend reprendre la main sur la suite du projet.
Objectif : ouvrir au plus tôt une partie de la future rocade de Gap
Au terme d'une rencontre avec le préfet de Région, Christophe Mirmand, et le directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), Roger Didier vient d'obtenir l'accord de l'Etat pour que la Ville de Gap assure la maîtrise d’ouvrage déléguée des sections Sud (2,4 km) et Nord (3,6 km). « La population a parfois l’impression que les retards accumulés dans ce projet sont de la responsabilité des élus locaux, mais ce n’est absolument pas le cas », souligne le maire. « La rocade est une route nationale, qui est du ressort de l’Etat. » Pour autant, la Ville « a toujours répondu présent », en participant au financement (16,67 %), en acquérant près de 3 ha de foncier avant le lancement des travaux ou en assurant la maîtrise d’ouvrage du carrefour du Sénateur, afin d'accélérer la mise en service.
« C’est un moment historique car nous allons reprendre en main la suite du projet, pour que la rocade puisse enfin voir le jour dans son intégralité, de Micropolis à Pont-Sarrazin, dans des délais raisonnables », observe Roger Didier. Pour l'élu, cet aménagement va permettre de soulager « de 15 à 20% » le trafic routier traversant le centre-ville et d'y éviter le transit de poids lourds.
Une réunion publique fin juin
La Ville de Gap, qui avait déjà obtenu la maîtrise des études préalables à la DUP (déclaration d’utilité publique) de la section Sud, a déjà bien avancé cette phase (diagnostic environnemental, étude d'impact...), ainsi que l'instruction avec la SNCF du futur pont qui doit franchir la voie ferrée. Le démarrage des phases d’enquête est envisagé fin 2023/ début 2024 pour un démarrage des travaux, d'une durée de deux ans, en 2025. Une réunion publique dédiée à cette section est prévue en juin.
Pour ce qui est de la section Nord, entre la route du col Bayard et celle de Briançon (RN 94), des études d’opportunité sont en cours de finalisation par la Dreal. Elles doivent être présentées lors d’un prochain comité de pilotage, en mai. La Ville de Gap prendra ensuite le relais de l'Etat pour poursuivre les études et la procédure administrative, avant de piloter les travaux. Selon la municipalité, les travaux pourraient se dérouler sur la période 2027/2029.
Côté financement, le maire rappelle que 20 M€ ont été sanctuarisés par l'ancien Premier ministre Jean Castex pour la réalisation des deux dernières sections de la rocade. La Région et le Département vont être sollicités pour cofinancer le projet aux côtés de la Ville, comme cela a déjà été le cas pour la section centrale.