AccueilEconomieHyVence porte 15 000 tonnes d’hydrogène vert pour Fos-sur-Mer

HyVence porte 15 000 tonnes d’hydrogène vert pour Fos-sur-Mer

Géosel veut prendre part à la décarbonation de la zone de Fos grâce à un usage complémentaire de ses étangs d’eau salée. Histoire d’un investissement potentiel de 600 millions d’euros…
HyVence ancre dans le territoire son projet de décarbonation de la zone industrialo-portuaire de Fos.
(Crédit : JC Barla) - HyVence ancre dans le territoire son projet de décarbonation de la zone industrialo-portuaire de Fos.

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« L’idée du projet HyVence est née dès 2019, explique François Billard, directeur général délégué à l’hydrogène de Géosel. Nous sommes actuellement en phase d’étude de faisabilité du projet avec pour objectif de lancer la production à l’horizon 2028-2030 ». HyVence représenterait un investissement de 600 millions d’euros et une manne de marchés éventuels pour les entreprises locales, comme l’a souligné le 10 octobre, lors d’une rencontre d’affaires entre donneurs d’ordres et sociétés régionales, le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi. Ce dernier tient en effet à ce que la décarbonation souhaitée pour la zone industrialo-portuaire de Fos soit la plus « circulaire » possible.

Géosel n’est pas un acteur inconnu sur la commune. Il exploite déjà une activité sur les étangs salés, Lavalduc et Engrenier. Il y puise la saumure saturée destinée à ses cavités souterraines de Manosque où il stocke, avec une capacité de 9 millions de mètres cubes, des hydrocarbures "stratégiques" qui permettent de prévenir tout risque de rupture d’approvisionnement de la France en cas de crise. Un métier exercé depuis plus d’un demi-siècle qui l’amène à voir plus loin aujourd’hui avec HyVence. La capacité annoncée de 15 000 tonnes d’hydrogène vert proviendra d’une électricité issue de 500 hectares de panneaux photovoltaïques disséminés sur les deux étangs fosséens…

Prolonger l’aventure industrielle

« Les activités de stockage en cavités salines de Géosel sont au service de la politique de souveraineté énergétique du pays. Aujourd’hui, environ un mois et demi de consommation de produits pétroliers est stockée à Manosque dans une trentaine de cavités. Une cavité moyenne contient plus que le volume intérieur du Stade Vélodrome à Marseille. Pour stocker à Manosque ou transférer vers leurs sites de consommation ces produits, nous utilisons la saumure saturée contenue dans les réservoirs de Fos-sur-Mer dont l’histoire industrielle remonte au XIXe siècle. Avec HyVence, nous nous inscrivons donc dans le prolongement de la culture industrielle du territoire avec pour objectif de contribuer à sa décarbonation » poursuit François Billard.

Géosel envisage de convertir par électrolyse l’électricité photovoltaïque en hydrogène afin d’apporter une solution plus "verte" aux usines de Fos pourvues en hydrogène dit "gris" (parce qu’il est généré avec des énergies fossiles). Leur besoin s’élève à 100 000 tonnes par an. « Dans un premier temps, nous ciblons la fourniture des industriels en hydrogène.L’intérêt d’HyVence est de leur proposer une solution de proximité » indique Charlotte Toutlemonde, directrice du projet.

La fourniture d’hydrogène pour la mobilité ou la production de e-carburants n’interviendrait que dans un second temps, selon l’évolution du marché. Les 800 GWh d’électricité seraient intégralement voués à la fabrication d’hydrogène. Géosel travaille sur l’hypothèse de positionner les électrolyseurs entre les deux étangs.

Ouverts au dialogue

La concertation publique pourrait se dérouler au 1er semestre 2024 pour tenir les délais. Les démarches sont engagées pour son organisation avec la Commission nationale du débat public. « Nous essayons de traiter les problématiques très en amont et nous sommes ouverts au dialogue et aux propositions de la population » assure François Billard.

Ni lui, ni sa directrice de projet ne semblent inquiets des chances de réussite d’HyVence. « Géosel à Manosque est un exemple de cohabitation réussie entre un site industriel et un environnement sensible. Nous travaillons par exemple étroitement avec le Parc naturel régional du Luberon. Nous avons bien l’intention de continuer cette expérience de cohabitation aux côtés de tous les acteurs locaux au service de la transition énergétique de Fos sur Mer qui est un enjeu à la fois territorial et national ».

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