Quel est le lien entre les chambres stériles de l'unité d'hémato-oncologie de l'Institut Paoli-Calmettes (IPC) à Marseille, le futur banc d'essai d'Airbus Helicopters à Marignane, la résidence de tourisme 4 et 5* flambant neuve d'Odalys à L'Alpe d'Huez, le prochain bâtiment bioclimatique de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) à Cadarache, la résidence HLM Terre des Orres et les opérations immobilières d'Altarea dans le Var ou les Bouches-du-Rhône ? Leurs installations de génie climatique sont toutes issues de l'entreprise Alpes Sanitherm, créée il y a 70 ans à Gap et installée depuis dix ans à La Saulce.
« Notre spectre est large », souligne son directeur général, Mikaël Milbled. « Aujourd'hui, le résidentiel représente environ 60 % de notre activité. Nous nous sommes diversifiés dans le tertiaire et l'industrie, qui constituent autour de 40 % de notre chiffre d'affaires. La polyvalence de nos activités nous donne une certaine sécurité, car nous ne dépendons pas que du logement. »
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L'entreprise réalise 12 à 14 M€ de travaux par an et emploie une cinquantaine de salariés (30 sur les chantiers et une vingtaine au bureau d'études, en administratif et chargés d'affaires).
Des conceptions complexes en Bim
« Nous ne sommes pas que des installateurs », explique Daniel Serres, directeur technique. « Nous faisons aussi valoir notre savoir-faire au niveau de la conception. » Alpes Sanitherm a ainsi pris le virage du Bim (Building information modeling) à l'occasion du chantier de l'IPC, en 2016. Pour les chambres stériles de cette unité, « nous avons réalisé ces conceptions complexes en Bim », souligne M. Milbled. L'entreprise haut-alpine se positionne également sur les marchés globaux de performance (MGP), comme c'est le cas pour l'IRSN à Cadarache. Alpes Sanitherm va même jusqu'à accompagner certains clients dans l'obtention de certificats d'économies d'énergie (CEE) pour financer une partie de l'investissement. « Nous l'avons fait avec Airbus Helicopters, dont l'investissement a été très lourd pour limiter la consommation énergétique », indique Mikaël Milbled.
Autre exemple de chantier aux dimensions multiples, celui du programme Scorpion au sein du 4e régiment de chasseurs de Gap, afin d'abriter ses véhicules blindés de nouvelle génération. « Nous avons travaillé aussi bien sur le chauffage et la plomberie sanitaire que sur l'extraction par air comprimé des gaz d'échappement et la distribution d'huile », précise M. Serres. A Marignane, le challenge consiste à extraire énormément de chaleur du banc d'essai des hélicoptères avec de grosses évacuations et « un groupe de froid d'une puissance unique ».
« Pas de transition écologique sans investissements dans des infrastructures vertes »
Pour l'ensemble de ses chantiers, une partie des installations est préfabriquée dans les ateliers de La Saulce. « Nous gagnons ainsi du temps avec une meilleure qualité de travail », relève M. Milbled. Alpes Sanitherm peut aussi s'appuyer sur Climater, groupement de 28 sociétés du génie climatique dont elle fait partie. « Avec des chantiers très conséquents, comme celui de L'Alpe d'Huez l'an dernier – nous n'avions jamais réalisé une aussi grosse installation (277 appartements) sur un temps aussi court – il est capital pour nous de pouvoir rassurer nos clients avec le poids y compris financier d'un groupe », avoue Mikaël Milbled.
En tout cas, Alpes Sanitherm, comme elle a su le démontrer en 70 ans d'existence, sait s'adapter aux évolutions. D'où une relative confiance dans l'avenir : « Le poids de nos lots est de plus en plus important dans les logements, du fait des normes notamment, et, demain, la rénovation énergétique, ce sera nous aussi », sourit le chef d'entreprise.