“Cloître fermé pour travaux”, peut-on lire écrit en lettres blanches sur fond vert à l’entrée du cloître de la cathédrale Saint-Léonce de Fréjus. Entamés début octobre, ils doivent durer tout le mois – sauf imprévus. « Ce sont en fait plusieurs chantiers en un », explique Yann Visseaux, ingénieur du patrimoine en charge, notamment, du département du Var à la Direction régionale des affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur (Drac Paca). Si l’édifice est géré par le Centre des monuments nationaux (CNM), la Drac en est le maître d’ouvrage, comme pour tous les édifices – cathédrales ou forts – appartenant à l’Etat.
Tout a commencé en 2018, lors du lancement d’une grande opération de mise en conformité électrique de la nef de la cathédrale, du baptistère et du cloître. Si les deux premières tranches ont été réalisées, le Covid a mis un coup d’arrêt pour la dernière et le cloître n’avait donc pas pu bénéficier des travaux prévus. En parallèle, à la suite de l’incendie de Notre-Dame de Paris, en avril 2019, des directives ont été prises pour améliorer la sécurité incendie. « Elle est donc venue s’ajouter au chantier », détaille l’ingénieur du patrimoine. Un dernier chantier consiste enfin en la mise en lumière des plafonds en bois avec ses décors peints datant du XIVe siècle.
Mise en lumière des décors peints
A noter également que le CNM a souhaité installer des spots pour éclairer la galerie supérieure où elle organise régulièrement des expositions. « C’était l’occasion ! Le CNM prend en charge l’appareillage et la pose », précise Yann Visseaux.
Durant ce mois de travaux, des rails vont être installés en périphérie du cloître, sur les murs intérieurs. « Ils seront assez discrets et plutôt élégants. Ces rails serviront de support à toute la câblerie, à savoir les réseaux de sécurité incendie et électriques pour l’éclairage », poursuit-il. Le niveau de l’éclairage ainsi que son installation, en face des décors peints et non directement dessus, a été calculé pour ne pas les abîmer. Une mise en lumière conçue par Michel Trubert, architecte en chef des Monuments historiques, maître d’œuvre.
Côté sécurité incendie, les BAES (blocs autonomes d'éclairage de sécurité) signalant les sorties de secours seront revus et un éclairage au sol sera installé afin de répondre aux obligations en matière d’accessibilité.
De prochains travaux sur la cathédrale Saint-Léonce
Le montant du chantier s’élève à 120 000 euros pour la mise en conformité, 130 000 euros pour la mise en lumière et presque autant pour la sécurité incendie. « C’est un “petit” chantier mais qui a son importance », note l’ingénieur du patrimoine arrivé à la Drac Paca en 2008. « Depuis, nous avons assuré beaucoup de chantiers sur la cathédrale : nous avons restauré la couverture du baptistère et du cloître, relevé l’orgue, restauré la nef ainsi que les sublimes portes d’entrée de la cathédrale comprenant des sculptures au revers, nous avons repris des lustres pour la mise en lumière, restauré la façade ce qui fut très technique car il a fallu élaborer un protocole spécifique en raison de ce grès rouge très complexe », énumère-t-il.
Une fois le chantier du cloître terminé, le volet mise en sécurité incendie doit se poursuivre dans le baptistère puis la nef de la cathédrale Saint-Léonce. D’ici 2025, une de ses façades doit également être restaurée : « Nous avons installé des filets car nous avons retrouvé quelques morceaux sur la toiture de la mairie. Nous avons purgé celles qui se feuilletaient. »