AccueilEconomieHautes-Alpes : le BTP entend faire de l'énergie une source d'opportunités

Hautes-Alpes : le BTP entend faire de l'énergie une source d'opportunités

La Fédération du BTP des Hautes-Alpes entend faire de la crise de l'énergie une opportunité et participer à la création de la Sem énergie du département.
Nicolas Chabrand, le président de la Fédération BTP des Hautes-Alpes préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide.
M-F. S. - Nicolas Chabrand, le président de la Fédération BTP des Hautes-Alpes préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide.

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Le thème de l'énergie s'est naturellement imposé lorsqu'il s'est agi de déterminer le fil conducteur de la journée annuelle du BTP 05. Les chiffres parlent plus que les mots : le prix du MWh a grimpé jusqu'à 500€ alors qu'il gravitait avant 2021 à 40 ou 50€ du fait de la reprise post-Covid, la guerre en Ukraine et la faible disponibilité du parc nucléaire. « Nous ne reviendrons pas aux prix anormalement bas de 2010/2020, mais nous devrions nous situer entre 70€ et 110€ du MWh », prédit Timothée Ollivier, directeur général d'EDSB (producteur, fournisseur et distributeur d'électricité du Briançonnais). Pour y faire face, il n'y a pas d'autre choix que de maîtriser ses consommations d'énergie, développer les énergies renouvelables et rapprocher le producteur du consommateur.

Le BTP 05 veut coconstruire la Sem énergie

Si le BTP, comme tout autre secteur économique, se trouve directement impacté par cette crise, celle-ci se révèle aussi source d'opportunités, avec l'émergence « de nouveaux matériaux et modes constructifs, de nouvelles énergies », énumère Nicolas Chabrand, président de la fédération du BTP des Hautes-Alpes. Voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.

C'est la raison pour laquelle le BTP 05 a choisi d'être partie prenante de la future Sem énergie départementale, émanation du Département et de Territoire d'énergie 05 rassemblant le monde politique, bancaire et économique pour porter de A à Z des projets d'énergies renouvelables. « Un outil de développement et d'investissement au profit du territoire pour des aménagements responsables et acceptables », insiste le président du Département, Jean-Marie-Bernard. Sur la période 2024-2035, cette Sem devrait investir 60 M€, rappelle Jean-Claude Dou, président de Territoire d'énergie 05.

Jean-Claude Dou évoque les 60 M€ d'investissements portés par la future Sem énergie sur ans. (Photo M-F. S.)

Des panneaux pour financer des travaux de réhabilitation

L'entreprise générale Allamanno, à L'Argentière-la-Bessée, a elle aussi fait le pari des énergies renouvelables. Pour financer la réhabilitation de son bâtiment des années 1970, présentant des trous dans la toiture et un bardage amianté, elle a équipé le plus grand pan de toiture de deux centrales photovoltaïques (500 KW de production), à travers l'installation de 1470 panneaux, soit une surface de 2700 m². Le produit de la revente permet de couvrir ces lourds investissements. Romain Allamanno entend se servir de l'autre pan de toiture. Cette fois-ci, l'énergie produite sera autoconsommée, pour « alléger nos factures ».

Cette idée lui a été soufflée par Régis Garnier, responsable des partenariats à la Banque de la transition, créée il y a trois ans par la Banque Populaire pour livrer des projets clés en main, en se chargeant de l'ensemble des démarches administratives, techniques, juridiques et financières. « Les entreprises qui ne s'engagent pas dans la transition énergétique seront fragilisées à court terme », estime M. Garnier.

La nécessité de la sobriété énergétique

La sobriété, l'efficacité énergétique et la décarbonation s'imposent à tous. Le législateur y veille. La loi Climat et résilience représente à la fois un défi énorme et une aubaine pour le BTP. Encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions. L'Etat encourage la rénovation globale des passoires énergétiques en augmentant l'enveloppe allouée à MaPrimeRénov', annonce Thibault Gimond, ingénieur énergie à la Fédération française du bâtiment. Mais les entreprises sont encore trop peu nombreuses à être labellisées RGE, une qualification conditionnant l'obtention d'aides publiques. Pourtant le temps presse. Les délais pour améliorer l'étiquette énergétique des biens à la location sont très courts et le Zan (zéro artificialisation nette) favorise la rénovation en réduisant drastiquement le nombre de terrains constructibles. « Nous avons devant nous un mur difficile à franchir, nécessitant un gros travail de formation et de réorientation de nos entreprises », résume Jean-Michel Arnaud, sénateur et président de Soliha Alpes du Sud.

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