Avec l’opération baptisée Terrah pour Territoire d’Avignon-Hôpital 2030, l’établissement Henri Dufaut, qui rayonne sur un bassin de 600 000 habitants, s’engage dans une importante refonte tant architecturale qu’organisationnelle pour répondre aux attentes de santé d’aujourd’hui. L’ensemble se compose de deux tours créées en 1981 pour accueillir une activité qui s’exerçait dans l’intra-muros d’Avignon dans des locaux aujourd’hui occupés par l’université. Le site protégé de la Durance par une digue accueillait ensuite, en 1990, une unité mère-enfant, un centre d’action médico-social précoce (patients de moins de six ans) deux ans plus tard, puis le Village pour les personnes âgées en 1994, une importante extension au sud en 2010 et une pharmacie en 2017.
Aujourd’hui, le projet de rénovation de l'hôpital d'Avignon vise à ce que les deux tours de 270 lits de médecine pour l’une, de 130 lits de chirurgie pour l’autre, répondent aux conditions de confort d’aujourd’hui. Demain, 75 % des chambres disposeront d’une salle de bain individuelle. Le projet prévoit également une extension et une restructuration des services de réanimation et des urgences adultes ainsi qu’une augmentation de la capacité du centre d’hémodialyse de 16 à 32 postes. La réhabilitation s’effectue sans arrêter les différentes activités des 3 500 collaborateurs de l’établissement support de 960 lits des 10 autres hôpitaux de proximité du bassin de vie. « Voilà dix ans que nous travaillons sur ce projet », précise Cécile Polito, adjointe du directeur du centre hospitalier, pilote de la cellule Terrah qui compte Karine Coppet et Lauriane Roche, ingénieures travaux et Christel Allezard, ingénieure organisation, accompagnée de A2MO comme assisant à maîtrise d’ouvrage (AMO).
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Quatre phases pour les travaux de l'hôpital d'Avignon
Un tel chantier évalué à 117 M€ s’effectuera en quatre phases avec les premiers dépôts de permis de construire fin février, le lancement des consultations par l’Agence régionale de santé (ARS) dans la foulée pour de premiers travaux lancés fin 2023. L’équipe Terrah s’attaquera tout d’abord au service réanimation devenu sous-dimensionné, en forte tension lors de la Covid. Ce chantier de 60 M€ HT, prévu pour une livraison en 2026, permettra une augmentation de capacité de 20 à 30 lits de soins critiques grâce à une construction neuve de 700 m2 SDO (surface utile additionnée de l'emprise des circulations et des locaux techniques à l'exclusion des surfaces des ouvrages construits, par exemple les gaines techniques ou les éléments structurels du bâtiment) sur un terrain libre au nord du bloc opératoire central et à l’ouest du service de réanimation actuel pour en faciliter la liaison. L’unité actuelle de 2 000 m2 bénéficiera d’une restructuration avec la création de huit nouvelles chambres aux normes actuelles de 19 m2 sans perte de charge pour le service.
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Nouveau bâtiment
La phase suivante portera sur la réalisation d’un bâtiment neuf pour répondre à l’accueil des malades avant la restructuration des deux tours. Cette unité de 5 400 m2 s’érigera sur le parc arboré central entouré par les différentes constructions successives. Les 12 M€ HT de travaux permettront l’accueil d’un centre de dialyse chronique de 32 places et environ 80 chambres d’hospitalisation individuelles. Cette unité, à l’ouverture prévue en 2026, permettra, alors, de s’attaquer au chantier des deux tours historiques qui comptent, chacune, 56 lits par étage.
Avant cette dernière phase, la réhabilitation se sera attaquée à la modernisation des urgences adultes. Avec pour objectif de redimensionner les espaces pour accueillir 75 000 patients à l’année et répondre à la technique "zéro brancard dans les couloirs" et la réalisation de boxes pour assurer l’intimité des patients lors des examens médicaux. Le projet prévoit une construction neuve de 900 m2 et la restructuration des 1 700 m2 actuels, le tout, pour un montant de 7 M€ HT. Livraison prévue en 2027.
Tours A et B
Pour la dernière phase, tout commencera par la tour B en R+6, équipée de lits dès le R+2. Les équipes d’ingénieures prévoient de déménager préalablement l’ensemble des patients dans la bâtiment neuf pour conduire, avec le plus grand confort, les diverses opérations. Si l’unité principale de production de chaud et de froid a été entièrement rénovée, les travaux futurs porteront sur l’ensemble du second œuvre de cet établissement recevant du public (ERP) de niveau 1. Son permis de construire, déposé avant 1980, n’intègre pas les normes incendies actuelles. L’ensemble des chambres, des locaux du personnel, des colonnes sèches et humides bénéficieront d’une rénovation complète avec une livraison prévue pour 2027.
Ensuite, les entreprises interviendront sur la tour A en R+7 en deux phases successives. La réhabilitation des deux édifices portera sur 21 000 m2 SDO qui accueilleront 300 lits et deux plateaux ambulatoires pour un coût de 37 M€ HT. Fin des travaux prévue en 2031.
Pour assurer la préparation des travaux, le pôle Terrah s’appuie sur Citadis, Barbosa-Vivier architectes (75), le bureau d’études pluridisciplinaire Egis Bâtiment sud et Antea pour le traitement de l’amiante.
D’ici cinq ans, l’ensemble du bassin de vie vauclusien disposera d’un équipement aux dernières exigences de confort tant pour les patients que pour le personnel.
