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Carbon clôture sa concertation sur un a priori favorable

La dernière réunion publique de Carbon sur sa giga-usine de panneaux solaires à Fos-sur-Mer s’est tenue ce 19 octobre. Malgré quelques échanges tendus, le projet est bien perçu… sous conditions.
Philippe Quévremont et Vincent Delcroix, les deux garants de la concertation, ont promis de remettre leur rapport avant la fin novembre.
(Crédit : J-C Barla) - Philippe Quévremont et Vincent Delcroix, les deux garants de la concertation, ont promis de remettre leur rapport avant la fin novembre.

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« Un nouveau livre va s’écrire à Fos sur la zone industrialo-portuaire et Carbon en sera le 1er acteur », a conclu René Raimondi, maire de Fos-sur-Mer, à l’issue de la réunion de clôture de la concertation publique sur le projet d’implantation d’une giga-usine de panneaux et cellules photovoltaïques dont la mise en service est envisagée en 2026.

Ce bilan s’est tenu le 19 octobre à la Maison de la Mer à Fos-sur-Mer, avec une assistance de 150 personnes. Les deux garants de la Commission nationale du débat public (CNDP), Vincent Delcroix et Philippe Quévremont, ont eu beau souligner que l’usage du conditionnel avait été souvent oublié par les représentants de Carbon, la réalisation pour 1,5 milliard d’euros de cette installation de 62 hectares (dont 54 % de bâtis), susceptible de créer 3 000 emplois, semble plutôt bien engagée. Le président de Carbon, Pierre-Emmanuel Martin, a affirmé sa détermination à aboutir, en prenant différents engagements : continuité du dialogue, intégration territoriale du projet, aide à la mobilité douce et non polluante des salariés, protection de la nature, création d’une crèche inter-entreprises pour faciliter les recrutements et la féminisation des postes… « En tant que maître d’ouvrage, nous entendons poursuivre notre projet », a-t-il indiqué, désireux de ne plus laisser la seule fabrication de panneaux à la Chine « qui ne partage pas nos valeurs. Pour protéger la planète, nous devons gagner ce combat, nous voulons la souveraineté de la France et contribuer à la dynamique de réindustrialisation de notre pays ».

Réponse à tout… ou presque

La chef de projet de Carbon, Emilie Chalas, s’est montrée étonnante de maîtrise, de clarté et de franchise dans ses échanges avec la salle, malgré deux interventions programmées d’associations où la mauvaise foi semblait plus compter que leur cohérence, lorsqu’elles parlent de « projet écocide » ou comptabilisent emplois directs, indirects et induits comme de potentielles nouvelles familles à héberger sur Fos et les communes voisines, faisant mine d’ignorer que nombre d’entreprises locales assureront le chantier avec des salariés déjà sur le territoire. « Tout ce qui est excessif est insignifiant » leur a-t-elle rétorqué en pointant leur « déni de réalité » sur la situation énergétique française et européenne et leur hermétisme à entendre des réponses qu’elle leur avait déjà fournies.

Emilie Chalas, chef de projet de Carbon, a fait face même aux interpellations les plus négatives. (Crédit : J-C Barla)

Décortiquant chaque "fausse information" relayée, elle s’est réjouie du « consensus » qui émergeait sur la nécessité de favoriser la transition énergétique de la zone industrialo-portuaire. Elle a regretté que les simples citoyens (non membres d’associations) n’aient pas été plus présents dans les rencontres, même si aucune n’a attiré moins d’une centaine de participants comme l’ont salué les garants. Elle a promis aussi que Carbon s’attelait déjà à l’amélioration de son projet pour tenir compte des interrogations et préoccupations exprimées.

Une urgence à accélérer des aménagements

Parmi elles, et elles sont récurrentes dans tous les débats publics sur le territoire, la saturation des infrastructures routières, la lenteur des projets en cours pour les désengorger (liaison Fos-Salon, contournement de Martigues-Port-de-Bouc…), la crainte de voir le nombre d’habitants exploser trop vite avec les autres usines envisagées (H2V et GravitHy vont commencer leurs propres concertations), le manque de transports collectifs routiers et ferroviaires… « En 2004, lors du débat sur Fos2XL, nous avions déjà mentionné nos routes et nos ronds-points encombrés… Faut-il dire non aux projets devant nous ? Certainement pas ! Un cercle vertueux se met en place à Fos pour changer le modèle industriel qui est le nôtre », insiste René Raimondi.

Pour Emilie Chalas, « 22 millions de tonnes d’émissions de CO2 seront évitées en dix ans ». "L’opportunité" de Carbon ne ferait donc pas de doute, même si la CNDP donne à la population la possibilité de la discuter et aux associations de la remettre en cause. Etat et collectivités sont donc appelés à accélérer le rythme de réalisation des infrastructures et des transports collectifs et à faire remonter cette "urgence" jusqu’au Président de la République. Les garants remettront leur rapport sur la concertation au plus tard fin novembre. L’enquête publique pourrait se tenir avant l’été 2024.

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