23 000 m2 de panneaux photovoltaïques vont être déployés sur une dizaine de sites communaux de Bouc-Bel-Air, soit quelque 11 000 panneaux d’une puissance totale d’environ 4 290 kWc, dont 1 229 kWc en toiture et 3 061 kWc en ombrière et nouveaux bâtiments. « La production totale sera de 5 695 MWh/an, ce qui représente la consommation d’environ 2 500 habitants (source Ademe) pour une commune qui en compte 15 000, soit 17 % », indique Olivier Aymard, directeur général Terra-A. Le montant de l’investissement, estimé à environ 4,5 millions d’euros, sera entièrement pris en charge par la société Terr-A qui va assurer le financement, la construction et l’exploitation pour une durée de trente ans.
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Le site phare est l’Hôtel de ville, le bâtiment le plus énergivore en raison de son utilisation tout au long de l’année et des data centers et salles informatiques qui s’y trouvent. Il fait donc l’objet d’un contrat particulier puisque la totalité des kilowatts produits sera autoconsommée. La mise en service est prévue pour cet été. Deux autres sites sont concernés par l’autoconsommation : la bibliothèque, ainsi que le complexe Guy Drut (où se trouve la piscine). Pour le complexe des Terres Blanches et les groupes scolaires de la Bergerie et des Pins, la production sera revendue à EDF. 40 % du projet consiste en la mise en œuvre d’ombrières sur trois parkings. Quant au tennis, six courts seront couverts, pour une puissance estimée à 750 kW, dans un délai plus tardif puisqu’il nécessitera le dépôt d’un permis de construire.

Une baisse de la facture d’électricité
Selon les estimations, la facture globale d’électricité devrait baisser de quelque 35 000 €, en tenant compte de son coût actuel. « Nous ne percevrons pas de loyer, mais nous allons autoconsommer une bonne partie de l’énergie produite. Cela nous permet d’anticiper le décret tertiaire qui nous imposera, à horizon 2030, puis 2050, de réduire les factures énergétiques de manière très drastique de nos bâtiments communaux de plus de 1 000 m2», indique Thomas Bergère, adjoint délégué aux grands travaux.
Quelle est la particularité de ce dispositif ?
« C’est vraiment une première en France. A la différence de la Métropole du Grand Lyon, qui a également lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI), notre système de rémunération ne passe pas par un loyer, mais par l’autoconsommation. Ce qui est innovant », complète Richard Mallié, maire de Bouc-Bel-Air. Selon lui, ce dispositif représente « une réponse politique car le prix de l’électricité explose et le coût tarifaire n’est pas neutre pour les collectivités. Les maires doivent trouver une réponse politique à cette crise énergétique. Cette solution est facile à mettre en place et, comme nous ne supportons pas l’investissement, elle ne nous coûte pas cher et nous récupérerons entre 5 et 10 % de rétrocession. ».
Autre avantage mis en avant : le fait de passer par des demandes préalables, sauf pour la construction du bâtiment des terrains de tennis, nécessite seulement deux mois d’instruction, aucune étude d’impact, et cela coûte moins cher que de déposer un permis de construire.
Au niveau du planning, le premier site livré devrait être celui de la mairie, dès cet été, et la totalité du projet est prévu sous douze mois.
Qui est Terr-A
Le choix du nom ne doit rien au hasard. « La terre n’a pas de plan B et nous devons en prendre soin. Terr-A est une plateforme d’investissement et de co-développement de projets d’énergie renouvelable uniquement, basée en France. Nous voulons produire de l’énergie, alors nous construisons les projets et nous les exploitons. Nous ne sommes pas là pour développer les projets et partir. Nous sommes là sur le long terme. Notre objectif est de mettre en service 1 Mégawatt de projet dans les neuf prochaines années. Projets photovoltaïques mais aussi éoliens avec une partie stockage batterie », indique Oliver Aymard.