AccueilEconomieAubagne : Façonéo, aménageur-constructeur multicartes

Aubagne : Façonéo, aménageur-constructeur multicartes

Délesté des transports, le groupe Façonéo déploie désormais son expertise dans l’aménagement et la construction. Une activité protéiforme qui lui vaut d’embrasser différentes missions. Tour d’horizon avec Yannick Stasia, DG du groupe aubagnais.
Yannick Stasia, directeur général du groupe Façonéo, à Aubagne.
W.A. - Yannick Stasia, directeur général du groupe Façonéo, à Aubagne.

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Nouveau cap pour Façonéo. Bras aménageur historique de l’ancien pays d’Aubagne, la société d’économie mixte (SEM) est passée dans le giron de la Métropole Aix-Marseille-Provence (AMP) le 1er juillet 2022, le jour de la disparition des conseils de territoire du décor institutionnel. Une date doublement clef pour cette structure qui se déploie également in house sur le territoire d’une dizaine de communes avec une société publique locale (SPL). « Jusqu’à l’an dernier, Façonéo était très centrée sur les transports puisqu’elle gérait les bus et le tramway de l’ancienne agglomération aubagnaise », décrypte Yannick Stasia, le directeur général du groupe Façonéo. Ce réseau de transport intercommunal avait pour particularité d’être entièrement gratuit pour les usagers, la facture étant prise en charge par le territoire.

La mobilité désormais dans le giron de la Métropole, la cinquantaine de collaborateurs dédiée aux transports publics a rejoint la Régie des transports métropolitains (RTM). « Les vingt-six collaborateurs de Façonéo sont aujourd’hui spécialisés sur les missions du groupe : l’aménagement, la construction d’équipement et l’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) », indique le dirigeant. Cette palette de missions se décline à travers des concessions pour le pilotage d’opérations d’aménagement de Zones d’aménagement concerté (ZAC des Vigneaux à Cuges-les-Pins) et de lotissements (le Domaine des Gavotines à Aubagne) mais aussi pour la requalification du centre ancien de Roquevaire.

Habitat

L’habitat figure évidemment dans la mire du groupe : « On anime le programme d’intérêt général (PIG) du pays d’Aubagne, vaste programme de rénovation immobilière », précise Yannick Stasia. Ce PIG baptisé "Réhabiliter, Valoriser, Eco-habiter" cible en priorité le centre-ville d’Aubagne dont le périmètre est inscrit dans une convention de lutte contre l’habitat indigne, paraphée le 27 septembre 2022 par le maire Gérard Gazay et Martine Vassal, présidente de la Métropole AMP et du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Ce protocole qui court jusqu’en 2028 vise à coordonner l’action de différents acteurs concernés par les problématiques du (mal) logement -État, Agence régionale de santé (ARS), Caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône (CAF) et Association départementale d’information sur le logement (Adil 13)- pour lutter contre les situations d’habitat insalubre et/ou indigne sur le territoire aubagnais.

Malgré un taux de 27,7 % de logements sociaux (5 792 HLM sur 20 891 résidences principales), le marché de l’habitat aubagnais est hypertendu. 6 527 demandes de logement social sont en attente. Depuis 2016, le service Habitat de la ville de l’Est des Bouches-du-Rhône enregistre une montée en puissance du malaise avec 232 signalements d’habitants en butte à une situation de mal logement : problèmes de ressources, de loyer trop élevé, de sur/sous-occupation, de handicap, problèmes familiaux/violences conjugales, signalement d’habitat dégradé/indigne/indécent/insalubre, etc. Et une cinquantaine de signalements concerne le parc privé du centre ancien.

Quant aux propriétaires, ils sont soit impécunieux (le plus souvent), soit véreux (plus rarement avec signalement au procureur de la République). Bref. La crise du logement est là. A bas bruit. Cette dégradation du bâti a d’ailleurs conduit la Métropole AMP à voter la mise en place du permis de louer sur une partie du centre ancien à compter du 1er juillet 2023. « Notre mission est en cours de définition. On accompagnera la Ville et la Métropole dans la mise en oeuvre de ce chantier de régénération », affirme le directeur de Façonéo. La SPL est d’ores et déjà mobilisée.

« On gère une partie du patrimoine de la commune avec une quinzaine de logements locatifs dédiés au relogement de réfugiés ukrainiens et de ménages dont les logements ont été frappés d’arrêté de péril. »

Le Clos Saint-Cyr, programme qui voit le jour au cœur du domaine des Gavotines, à Aubagne. (Crédit : Façonéo)

20 pavillons au domaine des Gavotines à Aubagne

Façonéo produit également du logement neuf. A Aubagne, elle livrera cet été le "Clos Saint-Cyr", ensemble de 20 maisons individuelles (T4 et T5) dédiées aux primo-accédants au cœur du domaine des Gavotines, à Aubagne (prix de vente : de 380 à 435 K€). « Le programme réalisé par Médiane et CFL architecture parachève l’aménagement de ce nouveau quartier que nous avons développé via la procédure du lotissement. Sur un foncier de 2,65 hectares, celui-ci accueille une résidence intergénérationnelle Cocoon’ Âge, réalisée par Eiffage et 13 Habitat, une crèche, un institut thérapeutique éducatif et pédagogique géré par l’association ARI et un ensemble de 11 lots individuels », déroule Yannick Stasia.

A Saint-Zacharie, commune varoise rattachée à la métropole AMP, la Sem livrera cet automne une opération de 29 logements mixtes (du T2 au T4) érigée sur une dent creuse nichée en lisière du centre-bourg. « Le programme comprend 15 logements sociaux PLS que nous garderons en patrimoine et 14 logements commercialisés en direct », précise le directeur.

Un programme de 45 logements en BRS à La Penne-sur-Huveaune

Début mars 2023, Façonéo a lancé la commercialisation de la première opération en bail réel solidaire (BRS) du pays d’Aubagne, à la Penne-sur-Huveaune. « Ce projet de 45 logements (T2 au T4) conçu par l’agence NRC architecture est porté par notre organisme de foncier solidaire (OFS). Il aura pour décor le site d’une ancienne ferronnerie à côté de la gare SNCF », explique Yannick Stasia. L’OFS a acquis le foncier et cèdera les murs des appartements à des acquéreurs disposant de ressources modestes, éligibles au BRS. « Les prix des logements vont de 105 000 euros pour un T2 à 256 000 euros pour un T4 avec deux parkings en sous-sol, des tarifs nettement inférieurs aux prix du marché libre, avec une décote allant de moins 30 % à moins 40 % », confie le dirigeant.

Les acquéreurs devront en outre verser une redevance de 1,04 euro/m2 à l’OFS qui gardera la maîtrise du foncier. « Pour un 4 pièces plein sud commercialisé 206 000 euros, le montant total de la redevance sera de 92 euros », avance Yannick Stasia. Ce dispositif d’accession sociale a évidemment séduit les candidats. « Lors du lancement commercial, on a reçu une centaine de personnes », ajoute le directeur. Originaires de la commune, ces derniers ont été orientés vers l’Adil qui a vérifié l’éligibilité de leurs dossiers. « Les candidats remplissant toutes les conditions de ressources et n’affichant aucune dette locative ont ensuite été accompagnés dans le montage de leurs dossiers de financement avec les aides éventuelles ». Le permis de construire purgé, l’OFS prépare le lancement des consultations des entreprises.

Le projet de logements en BRS à La Penne-sur-Huveaune. (Crédit : Façonéo)

« Le bâtiment (R+3) en forme de L se répartit en trois halls et s’articule autour d’un cœur d’îlot paysager en pleine terre de quelque 2 000 m2 (soit la moitié de la superficie de la parcelle orientée sud et est) », décrit Yannick Stasia.

En pointe sur le Chronobus

En marge de l’habitat, la SPL assure la maîtrise d’ouvrage de projets d’équipements publics pour le compte des communes : parmi ces opérations, citons le nouveau stade et la nouvelle maison des associations de la Bouilladisse, la restructuration du stade de Roquevaire, l’extension de l’école de Cuges-les-Pins...

Ce rôle de pilotage technique concerne aussi les infrastructures à l’instar du Chronobus, projet de bus à haut niveau de service (BHNS) porté par la Métropole qui desservira en 2025 le centre-ville d’Aubagne et la plaine de Jouques sur la commune de Gémenos, via la zone des Paluds. L’aménagement de cet axe de 6,5 km (dont 3 km en site propre) avec 12 stations et 8 km d’itinéraire cyclable représente un coût de 32,65 millions d’euros HT.

Dans le même registre, la SPL assure la maîtrise d’ouvrage déléguée de la voirie d’accès à la gare d’Aubagne pour le compte de la Métropole. La création de cet axe permettra notamment d’améliorer le fonctionnement de la gare routière. Montant : 1,6 million d’euros HT.

AMO tous azimuts

Façonéo endosse également le costume d’assistant à maîtrise d’ouvrage. Cet engagement amène la Sem à déployer son expertise sur différents terrains. « On épaule par exemple le centre hospitalier de La Ciotat dans le projet de requalification/extension de la maison de retraite qu’il gère dans le centre-ville de Cassis (montant du devis : 5,15 M€ HT ; architecte : Christophe Caire). L’institut La Cadenelle nous a confiés une mission d’AMO pour l’accompagner dans la construction de trois bâtiments tertiaires (5 000 m2 de surface de plancher) sur le site de son établissement niché dans les quartiers est de Marseille (livraison 2025, coût : 16,5 M€ HT) », explique le dirigeant.

Autre projet phare : le ministère de l’Intérieur a confié à la Sem le soin de réaliser une étude de faisabilité pour orienter ses choix dans les projets de réhabilitation des deux gendarmeries d’Avignon et du Pontet. « La réflexion a consisté à clarifier les enjeux et les objectifs de la gendarmerie nationale, à collecter et recenser les contraintes, aussi bien fonctionnelles que réglementaires ou techniques, enfin à proposer différents scénarios d’aménagement ou alternatives s’offrant au maître d’ouvrage », décrit Yannick Stasia.

Centre de formation de l’Ensosp à Valabre

A Gardanne, Façonéo assure une mission d’AMO pour le compte de l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs pompiers (Ensosp) en vue de la réalisation d’un bâtiment dédié à la formation et à la gestion de crise sur le site de Valabre.

Installé dans un écrin neuf de 1 250 m2 conçu par l’agence CCD architecture, ce centre de formation accueillera les différents acteurs de la sécurité : sapeurs-pompiers, services de l’Etat, gendarmerie... Montant de l’opération : 4,7 millions d’euros HT.

AMO pour les projets immobiliers des services de l’Etat en Paca

La Sem n’hésite pas à sortir de son fief aubagnais. « En mars 2021, nous avons été attributaires d’un accord-cadre portant sur des prestations de conduite d’opérations pour des opérations immobilières des services de l’État en Provence-Alpes-Côte d’Azur », indique Yannick Stasia. Deux projets sont dans les tuyaux. A Toulon, la Sem va prendre en charge la réhabilitation et l’extension du bâtiment de commandement du Centre régional opérationnel de secours et de sauvetage Méditerranée (Cross Méditerranée). « Le projet d’un coût de 1,3 millions d’euros HT prévoit l’extension de la salle opérationnelle de gestion de crise sur environ 200 m2 et la restructuration et l’amélioration de locaux existants : la rénovation thermique avec isolation des façades, le remplacement des menuiseries, le réaménagement intérieur, l’amélioration acoustique et énergétique », déroule le dirigeant.

A Vedène, dans le Vaucluse, Façonéo pilote pour le compte de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes (Dreal Aura) la construction d’un atelier-garage d’environ 150 m2 pour le pôle "hydrométrie prévision des crues" du Grand Delta (HPCGD).

Extension de l’ENSM

A Marseille, la Sem pilote les études du projet de réaménagement de l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM). Cet établissement qui forme les officiers de la marine marchande se déploie sur une dizaine de bâtiments (11 500 m2) au cœur d'un site d’environ 15 hectares, dans les quartiers sud. « L’ENSM doit anticiper une augmentation importante des effectifs de ses étudiants. Afin d’augmenter la capacité de l’établissement, le chantier prévoit donc la restructuration et le réaménagement de 5 bâtiments d’enseignement ainsi que la réhabilitation de la cuisine du restaurant scolaire et l’extension de la salle de restauration », détaille Yannick Stasia. Montant du devis : 3,325 millions d’euros HT en vue d’une livraison pour l'été 2024.

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