Après une interruption liée à la crise sanitaire, le salon de l'architecture Architect at work est revenu dans la cité phocéenne, les 24 et 25 mai 2023. « L'objectif est de présenter aux professionnels de la prescription de nouveaux produits sous le sceau de l'esthétisme et de la convivialité », a évoqué Agnès Provot, chef de projet du salon. Cet événement atypique réservé aux architectes, architectes d'intérieur et plus généralement aux prescripteurs a proposé en fait une sélection de plus de 350 produits. Les 120 industriels ont ainsi fait l'objet d'une procédure de sélection drastique. « Cela s'avère fort intéressant pour le visiteur d'autant que cette année, le thème Architectures vivantes s'avérait très enrichissant à bien des égards », a-t-elle relevé.
Une exposition de matériaux était notamment proposée aux nombreux visiteurs. « Le monde vivant est source d'inspiration et un véritable levier d'innovation », a-t-elle rappelé. L'équipe Innovathèque a ainsi invité à découvrir des matières variées sur la thématique de la nature, un important panel de matériaux, procédés et systèmes bio inspirés qui puisent de manière directe ou indirecte leur genèse dans l'environnement. De plus, l'exposition essences et produits bois en Provence-Alpes-Côte d'Azur réalisée par Fibois Sud a fait voyager les visiteurs à travers la présentation d'arbres emblématiques de la région. Des mélèzes des Alpes jusqu'aux pins méditerranéens, ils ont pu découvrir les propriétés des bois régionaux pour les valoriser au mieux dans les projets de construction. « Nous avons été particulièrement séduits par les expositions et les conférences de grande qualité », a précisé Maxime Repaux, président du syndicat des architectes 13.
Le bois, matériau noble
Autre exposition attendue, Terra Fibra, une sélection de bâtiments finalistes du Terra Fibra Award. Coproduite par le Pavillon de l'Arsenal, Amaco et Les Grands Ateliers, elle était présentée conjointement par ses deux commissaires scientifiques, Dominique Gauzin-Müller, architecte-chercheuse, et Anne Lambert, ingénieure-designer. Cet événement qui sera repris dans les mois à venir à Marseille grâce au SA 13 dévoile 40 bâtiments finalistes du premier prix mondial des architectures contemporaines en terre crue et fibre végétale. Au travers d'un parcours initiatique, l'exposition explique les qualités et les avantages de ces matériaux et les techniques anciennes et innovantes qui les mettent en œuvre.
En complément des différentes expositions, des interventions d'architectes comme Stanislas Zakarian ou Marine Jacques-Leflaive et de spécialistes reconnus étaient au programme. Ainsi, six conférences ont été organisées sur deux journées avec, préalablement à l'inauguration, une table-ronde sur la construction bois dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, proposée par Fibois, association interprofessionnelle de la filière bois. Aux côtés de Florent Bigo, directeur général et Claire Harmand, prescriptrice de Fibois Sud, deux architectes, Jérôme Solari et Guillaume Vassalo, chef de projet pour l'agence Rougerie+Tangram, étaient venus témoigner, l'un avec l'extension de la Bastide du Manier et l'autre avec la conception du siège de Voyage privé, des qualités intrinsèques du bois.
La région Paca, qui est la deuxième région la plus boisée de France, présente de sérieux atouts avec en particulier une forêt occupant 51 % du territoire. « En 30 ans, nous avons 50 % de volume de bois sur pied en plus et 30 % de la surface forestière en plus », souligne Florent Bigo. Pour autant, Olivier Gaujard, président de Fibois Sud a regretté la place de la région : « Nous sommes Le petit Poucet. Notre région a le moins de construction bois avec 2 voire 2,5 parts de marché. Notre objectif est à l'avenir d'accélérer le rythme ».