Ce qui pèche dans les petits villages ce sont souvent les moyens humains en ingénierie. L’unique secrétaire de mairie, souvent à temps partiel, n’est pas en mesure de gérer la somme de travail qu’impose le remplissage de certains dossiers, notamment ceux qui permettraient de capter des fonds européens. C’est là tout l’intérêt de rejoindre le programme Village d’Avenir, ce qu’ont bien compris les 47 communes qui ont postulé cette année.
« 33 communes ont été sélectionnées sur cette première vague mais que les autres se rassurent, elles le seront lors de la seconde session prévue l’an prochain. Cette année nous avons retenu les projets qui étaient les plus avancés », explique Marc Chappuis, le préfet des Alpes de Haute-Provence, délégué territorial de l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) chargé du pilotage local de France ruralités. L’application concrète de ce programme se traduit par la création de 6 postes de chargés d’ingénierie, dont 5 seront installés dans des intercommunalités du département.
Ils vont épauler les différentes communes pour définir, programmer dans le temps, repérer l’ingénierie, le financement adéquat et suivre l’exécution des projets. Ces nouvelles recrues, travailleront sous l’autorité des présidents d’ intercommunalités. A l’échelle de la Communauté de communes Alpes Provence Verdon, qui a embauché Léa Lecomte, la première chargée d’ingénierie du département en septembre 2023, les charges de fonctionnement ont été réparties sur l’ensemble des partenaires.
L’État prend à sa charge 50 % , l’intercommunalité 25% et les communes de l’EPCI assument 25% des frais. « Le problème aujourd’hui ce n’est plus l’argent mais plutôt comment monter de beaux projets à financer », ajoute Marc Chappuis. « L’idée est clairement de créer une communauté », ajoute Corine Bord, la sous préfète du l’arrondissement de Castellane, référente ruralité, qui rappelle l’engagement du Conseil départemental et son agence IT 04, mais aussi l’appui du Cerema, du CNFPT et de tous les services de l’État, comme la DDT, la DRAC ou encore le SDJES et bien sûr de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) au travers de ses programmes et de l’ingénierie sur mesure.
Ce nouveau dispositif doit aussi permettre de combler les trous dans la raquette des aides de l’État. Dans les Alpes de Haute-Provence, 180 communes sur les 198 que compte le département, n’entraient pas dans le programme Action Cœur de ville, ni Petites villes de demain.
33 communes sélectionnées, 33 projets à venir
A Mison, la commune souhaite développer un projet de production locale d’énergie. Elle envisage de poser des panneaux solaires sur le toit de la mairie et d'assurer ensuite en autoproduction la consommation des services communaux. Jausiers prévoit la réhabilitation thermique d’une école. Méolans-Revel construit une maison du bois qui contribue à soutenir la filière bois locale. A Sigonce, l’équipe communale, envisage de rénover le centre-bourg. A l’Escale, la municipalité prévoit de renaturaliser la cour de son école élémentaire. A Moutiers, la commune souhaite s’engager, en partenariat avec les professionnels de santé de son territoire, dans le développement de la télémédecine.
Les appels à candidatures, pour la seconde vague de sélection, seront lancés en février 2024. Les lauréats seront annoncés au mois de juin 2024.
L’annonce des 33 premiers lauréats par le préfet des Alpes de Haute-Provence , Marc Chappuis, a eu lieu dans le musée de la Distillerie à Barrême, le 10 octobre.
Aiglun, Colmars-les-Alpes, Allons, Estoublon, Barrême, Faucon de Barcelonnette, Castellet les Sausses, Jausiers, Céreste, l’Escale, La Condamine Châtelard, Montclar, La Motte du Caire, Moustiers Sainte-Marie, La Palud sur Verdon, Ongles, Le chaffaut Saint Jurson, Peyruis, Le Lauzet-Ubaye, Pierrevert, Malijai, Puimoissson, Méolans Revel, Revest du bion, Mison, Saint Benoît, Saint-Pons, Turriers, Sausses, Villard-Colmars, Signonce, Volonne, Soleilhas.