La Métropole Aix-Marseille Provence (AMP) cherche un prestataire pour réaliser le schéma des modes actifs (SDMA) de son territoire (92 communes). Dans la continuité du plan vélo métropolitain 2019-2024, AMP souhaite définir la feuille de route à moyen et long terme de sa politique vélo et piétons. Cette stratégie devra se décliner à travers un "guide de référentiels des modes actifs", catalogue de méthodes, d’objectifs et d’actions par typologie de territoire (villes-centre, villes moyennes et autres villes et villages) à décliner à l’horizon 2040 dans le cadre des plans locaux de mobilité.
40 % de part modale en 2030
L’objectif de part modale reprend celui du plan de mobilité métropolitain (voté le 16 décembre 2021), soit augmenter la part modale du vélo à 7 %, et la part modale de la marche à 33 %, à l’échelle du territoire d’AMP d’ici à 2030.
La mise en œuvre de ce schéma devra proposer les conditions de dépassement de ces objectifs d’ici 2030, puis au-delà à l’horizon 2040, à travers notamment un inventaire d’actions à décliner dans les plans locaux de mobilité.
Plusieurs axes
Le SDMA devra identifier le réseau piéton métropolitain structurant, principalement sur les douze centralités métropolitaines et, à partir de quelques exemples, décliner le concept pour sa mise en œuvre dans le cadre des plans locaux de mobilité afin que le piéton devienne le mode de déplacement principal pour les trajets du quotidien de moins de 1 km, en trajet unique, ou en intermodalité avec d’autres modes tels que les transports en commun ou le covoiturage. Le réseau devra recenser les cheminements de/vers les équipements (notamment scolaires), les commerces, les zones d’emplois et les pôles d’échanges multimodaux (PEM) situés en zones urbaines ou à proximité d’équipements.
Le schéma devra par ailleurs identifier ou consolider lorsqu’il existe, le réseau cyclable secondaire des douze centralités du territoire (Aix-en-Provence, Aubagne, Gardanne, Istres, La Ciotat, Marignane, Marseille, Martigues, Miramas, Pertuis, Salon-de-Provence et Vitrolles), et leur continuité urbaine avec comme objectif de mailler les centres de villes ou de villages, les points d’arrêts BHNS (bus à haut niveau de service), métro, tramway, car et TER (train express régional), les établissements d’enseignements primaire et secondaire, les zones d’activités économiques, les établissements de santé, les pôles d’attractivités touristiques...
Dans le reste du territoire, le SDMA devra esquisser le tracé d’un réseau cyclable interurbain se basant sur les bassins de proximité du plan de mobilité et les équipements publics générateurs de déplacements.
Cohérence entre gestionnaires
Ce travail comportera également un volet juridique. Le prestataire devra en effet veiller à l’articulation entre tous les documents de planification existants sur le territoire (cf. encadrés ci-dessous) et qui concernent les modes actifs : plan de mobilité, plan vélo, schémas ou plans cyclables communaux, etc. Cette mise en cohérence posera en arrière-plan la question des différents gestionnaires de voirie qui seront chargés de mettre en œuvre les préconisations du schéma. Un ajustement complexe qui devra tenir compte des évolutions juridiques en cours et à venir de la réglementation.
Schémas multiples
En marge de son plan de mobilité, la métropole doit élaborer une série de schémas stratégiques en lien avec les différentes formes de déplacement. Outre le schéma directeur des modes actifs, on recense le schéma directeur des transports collectifs en site propre (TCSP), le schéma directeur du stationnement dont l’ambition est de réguler le stationnement et le schéma d’armature ferroviaire. Ce document stratégique dont l’élaboration a été confiée au groupe Egis a pour objectif de créer à terme un RER métropolitain.
25 bassins de proximité
L’entrée en scène de la Métropole, le 1er janvier 2016, a mis fin à l’incroyable balkanisation de l’organisation des transports au sein du territoire. A l’époque, une dizaine d’autorités organisatrices des transports (AOT) se partageait la gestion des réseaux de transports collectifs, selon des périmètres parfois plus larges que ceux des anciennes intercommunalités. Désormais, AMP est l’unique "autorité organisatrice de la mobilité". Mais cette intégration n’a pas mis fin à la complexité. Loin de là.... Car cette tutelle d’AMP s’organise selon six bassins de mobilité internes. Ces derniers sont eux-mêmes découpés en 25 bassins de proximité, chacun appelé à faire l’objet d’un plan local de mobilité chargé de décliner le plan d’action du plan de mobilité métropolitain à l’échelle territoriale.
Quant aux réseaux de transport qui irriguent actuellement le territoire métropolitain, leur organisation épouse les périmètres géographiques des anciens EPCI. Mais ceux-ci ne sont pas toujours cohérents avec la réalité des déplacements de proximité par bassin. Sortez votre GPS...
- Le bassin de Salon se décompose en trois sous bassins : 14 communes – 107 000 habitants – 60 000 emplois. Ce secteur est desservi par le réseau Salon Etang Côte Bleue.
- Le bassin d’Aix-en Provence se décompose en sept sous bassins : 33 communes – 333 000 habitants – 158 000 emplois. Sur ce territoire, on compte trois réseaux urbains : Aix en Bus, Pertuis en bus et Gardanne en bus.
- Le bassin de Marseille Provence se décompose en quatre sous bassins : quatre communes – 905 000 habitants – 349 000 emplois. Les réseaux qui desservent ce territoire sont les suivants : les Bus de la Marcouline comprenant neuf lignes de TC; le réseau Ciotabus, qui dessert La Ciotat et Ceyreste, avec 10 lignes de bus gérées en régie par la RTM ; les Bus de la Côte Bleue avec 10 lignes; le réseau de la RTM avec 90 lignes de bus, trois lignes de tramway, deux lignes de métro, 11 lignes de bus de soirée; le Bus des collines comprenant deux lignes pour Allauch et Plan de Cuques.
- Le bassin d’Aubagne se décompose en quatre sous bassins : 18 communes – 171 000 habitants – 60 000 emplois. Ce secteur est desservi par le réseau les lignes de l'agglo (dont le tramway d’Aubagne) ainsi que les Bus des cigales.
- Le bassin de Vitrolles se décompose en trois sous bassins : 13 communes – 180 000 habitants – 79 000 emplois. Le secteur est desservi par le réseau Salon Etang Côte Bleue.
- Le bassin de Martigues se décompose en quatre sous bassins : 10 communes – 180 000 habitants – 69 000 emplois. Il est desservi par le réseau Ulysse.