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Aix-en-Provence : le Tourillon attend ses maîtres d’œuvre

La Métropole Aix-Marseille-Provence recrute les maîtres d’œuvre qui dessineront le nouveau schéma d’aménagement du parc d’activités du Tourillon (8,7 ha).
Avec la Zac de la gare, le projet du Tourillon est l’un des serpents de mer qui sinuent dans la garrigue façonnant le paysage du plateau sur lequel est posé le technopole de l’Arbois.
Société SCE - Avec la Zac de la gare, le projet du Tourillon est l’un des serpents de mer qui sinuent dans la garrigue façonnant le paysage du plateau sur lequel est posé le technopole de l’Arbois.

Economie Publié le ,

Un an après avoir adopté l’étude de faisabilité esquissant la nouvelle mouture de la Zac du Tourillon, la Métropole Aix-Marseille-Provence (AMP) vient de lancer une consultation de maîtrise d’œuvre pour sélectionner le groupement de concepteurs qui consolidera le schéma d’aménagement et conduira les études de conception des espaces publics permettant la réalisation des travaux d’aménagement de ce pôle économique en gestation depuis plus d’une décennie.

Les urbanistes devront traduire sur la carte les grands axes du schéma esquissé par les ateliers up+, agence d’urbanisme et de paysage filiale de la société SCE (Nantes). Un masterplan qui prévoit le développement d’une quinzaine de lots mixtes bureaux/ ateliers (de 2 000 à 4 500 m2) répartis sur un périmètre de 8,7 hectares situé à l’interface entre le technopôle de l’Arbois et la Duranne, autour de Thecamp. Cette offre nouvelle se déploiera sur deux secteurs, de part et d’autre de TheCamp, pour une surface cessible prévisionnelle d’environ 4,8 hectares. Pensés dans un esprit "campus" autour d’une trame verte, ces locaux (R+2 maximum) s’inscriront dans le grand paysage, avec des vues sur la Sainte-Victoire à l’Est et l’aqueduc de Roquefavour à l’Ouest.

Définir le nouveau schéma d’aménagement de la Zac

A partir de l’étude de faisabilité up+, les concepteurs qui seront retenus cet été devront proposer un projet global d’aménagement « en cohérence avec la qualité et la sensibilité du site ». Les urbanistes devront évidemment veiller à la réduction de l’empreinte environnementale du projet : une ambition qui passera par « l’optimisation de la densité d’urbanisation en visant la sobriété foncière et la compacité, tout en permettant la réversibilité des aménagements et des constructions », énonce le cahier des charges d’AMP. Ce nouveau schéma devra notamment gérer les interfaces avec Thecamp ainsi que les besoins de développement de ce campus de l’innovation drivé par Kevin Polizzi.

Le patron du groupe Unitel qui a racheté Thecamp souhaite développer le site sur une partie de l’opération du Tourillon. A cette aune, « il conviendra d’actualiser le schéma d’aménagement arrêté en 2022 afin d’y intégrer les besoins immobiliers exprimés. Le prestataire devra engager un dialogue avec l’équipe de conception de TheCamp pour intégrer au mieux leurs besoins dans le projet d’aménagement global, et imaginer ensemble divers scénarii qui permettraient le développement de TheCamp dans l’opération du Tourillon », précise AMP.

Le montant des travaux de viabilisation de la Zac est estimé à 4 millions d’euros HT. Une enveloppe qui devra être confirmée par l’étude de projet (PRO) menée par les maîtres d’œuvre.

Serpents de mer

Avec la Zac de la gare, le projet du Tourillon est l’un des serpents de mer qui sinuent dans la garrigue façonnant le paysage du plateau sur lequel est posé le technopole de l’Arbois. Alors que le devenir de la Zac entourant la gare Aix-TGV est toujours en pointillés, celui de la Zac du Tourillon semble s’écrire dans un futur plus proche. A l’heure du zéro artificialisation nette (ZAN), ces deux opérations de développement périurbain s’inscrivent aujourd’hui comme des pieds de nez à la frugalité foncière. Un statut qui rend leur faisabilité très hypothétique. Dans un contexte institutionnel ne favorisant pas leur gouvernance...

Pour le Tourillon, tout avait pourtant bien démarré. En 2011, le syndicat mixte à l’époque en charge du pilotage du technopole avait lancé une première étude sur un périmètre de 35 hectares pour un potentiel de 150 000 m2 de bâti dédiés aux entreprises innovantes. Quatre ans plus tard, le syndicat mixte avait confié à un groupement emmené par l’agence d’urbanisme Skope (Bruxelles) et la société d’ingénierie Artelia les études de programmation urbaine de ce pôle technologique. A l’époque, les concepteurs avait identifié un potentiel constructible de 60 000 m2 HQE sur près de 16 hectares en deux tranches. Leur masterplan composait avec la géographie du site : partiellement incendié au début des années 2000, celui-ci présente une déclivité de 40 mètres entre le point le plus haut et le plus bas. Coût de l’opération : près de 10 millions d’euros HT (dont 7,5 M€ de travaux).

Une extension du technopôle de l’Arbois

En 2022, la Métropole Aix-Marseille-Provence avait commandé une nouvelle étude à un groupement piloté par les ateliers up+. Les urbanistes avaient esquissé un nouveau schéma d’aménagement revoyant les ambitions du projet à la baisse avec désormais 38 000 m2 constructibles sur un périmètre de 8,6 hectares maîtrisé par AMP et la ville d’Aix se déployant sur deux secteurs, de part et d’autre de TheCamp.

Initialement, le parc technologique du Tourillon était pensé comme une composante du technopôle de l’Arbois. Ce pôle dédié aux entreprises innovantes s’inscrivait dans la continuité des activités présentes sur le secteur du Petit Arbois, barycentre du technopôle aixois. La Zac du Petit Arbois (75 ha) regroupe 28 bâtiments (43 000 m2 de SP) occupés par des entreprises et des laboratoires. Premier technopôle de France dédié à l’environnement, l’Arbois accueille actuellement près d’un millier de salariés, 400 chercheurs et 300 étudiants (Master et doctorants), 11 unités de recherche (CEREGE, Collège de France, INRA, INERIS, Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité…), 110 entreprises innovantes et depuis 2016 une pépinière d’entreprises dédiée aux technologies propres (Cleantech).

Long parcours administratif

Avant que les pelleteuses entrent en action, la Zac devra effectuer un parcours administratif semé d’embûches. La métropole doit au préalable obtenir les autorisations de l’Etat. Compte tenu des enjeux environnementaux (le site est inscrit dans la ZNIEFF* (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) du plateau de l’Arbois et à 1 km d’un site Natura 2000), la Dreal pourrait exiger la réalisation d’une étude d’impact. AMP devra également approuver le dossier de création de la Zac, avant de lancer une concertation publique.

Le site est classé en zone 2AU au PLU d’Aix, à urbaniser en différé, l’ouverture à l’urbanisation étant conditionnée à une modification du PLU en raison de l’insuffisance des équipements à proximité. Il a fait l’objet d’une orientation d'aménagement et de programmation (OAP) spécifique au secteur qui pourra évoluer dans le cadre du PLU du Pays d’Aix dont le projet a été arrêté le 16 mars dernier par la métropole.

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